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Laurent Lairy, président du Stade Lavallois : « Je vais mettre un astérisque dans le logo »

Le Stade Lavallois est sacré champion de France pour la première fois de son histoire et retrouve la Ligue 2, niveau qu’il avait quitté il y a cinq ans. Une période marquée par une instabilité chronique à laquelle Laurent Lairy, président du club depuis mars 2021, a mis fin. Sa recette ? Remobiliser les ressources humaines déjà en place et se permettre de rêver grand. Simplement.

Laurent Lairy est un homme chanceux. Il a été président du Stade Lavallois pendant un an et demi et c’est lui qui a relancé le club jusqu’à sa montée en Ligue 2. Une belle et surtout rapide réussite après tant d’années marquées par la perte de son statut professionnel et la mauvaise étanchéité. Résultats. Fêtant ses 120 ans, cette institution du football français retrouve son lustre d’antan qui lui avait permis de briller en Coupe UEFA dans les années 1980. Avec lui, la valse des joueurs et des entraîneurs est terminée et place est faite à un projet aussi stable qu’ambitieux, mais toujours avec bienveillance.

Qu’est-ce qui vient après cette annonce

Foot Mercato : deux semaines après le titre de National, tu dois être un président chanceux, toi qui fais depuis longtemps partie de l’actionnariat du club…

Laurent Lary : Je suis au club depuis 17 ans. J’ai eu un peu de mal à vivre pour un club qui n’avait pas de couleurs. J’ai décidé avec les mêmes actionnaires dont je fais partie depuis 17 ans de prendre en charge un temps pour ramener un peu de savoir-faire dans le club. J’en ai fait partie moi-même. Je pense qu’on ne s’en est pas assez occupé, on n’a pas eu le temps. J’ai décidé de lui dédier en créant un projet que j’appelle les trois R : Monter, Rester et Rêver. L’idée est de retourner en Ligue 2, d’y rester en déployant les ressources et l’état d’esprit que j’ai mis en place depuis un an, c’est-à-dire le savoir-être et l’expertise. Combiner les deux est essentiel pour moi, même pour la vie en général.

FM : Vous avez pris la présidence du Stade Lavallois il y a un peu plus d’un an et pour votre première saison complète, l’aventure est couronnée de succès. Avez-vous imaginé un tel début ?

LL: les planètes alignées. Merci la vie ! Lorsque vous montez un projet, vous savez qu’il n’ira jamais bien. Bien sûr, il y a toujours des moments plus difficiles. Et je m’y prépare. Mais cette année, tout était parfaitement aligné. L’année des 120 ans, on remonte en Ligue 2, on est champions, ce n’est jamais arrivé au Stade Lavallois. Je mettrai un astérisque dans le logo. Ça, je veux marquer le coup (sourire). Tant mieux, on en profite, le soleil brille. Nous prenons de la vitamine D pour le moment où la tempête arrive.

FM : Vous avez aussi réveillé la foule du stade Francis-Le-Basser, absent pendant le Covid, mais en colère contre le chemin parcouru par le club à votre arrivée…

LL: La Mayenne est un pays de football. Nous avons le plus grand nombre de titulaires de permis en France par rapport au nombre d’habitants. Tout le monde est derrière. Et dès qu’il vibre, tout le monde revient. C’est en quelque sorte ma plus grande satisfaction : m’être réunie autour du foot et avoir mis les Mayennes et les Mayennaises dans une passion, un totem. Le football est dans l’ADN de la Mayenne. Il manquait un projet, du temps à passer. J’y ai mis du temps, de l’énergie et de la passion. Ce sont les ingrédients du succès.

« On n’a pas toujours eu le temps de passer des heures à structurer le club »

FM : Que voulez-vous dire par « il n’y avait pas de temps » ?

LL: en fait nous sommes un club un peu particulier. Nous avons 80 actionnaires, tous chefs d’entreprise et vous savez très bien que dans tout ce que nous faisons, nous n’avons pas toujours eu le temps de passer des heures à structurer le club. Alors on l’a confié à des salariés et, forcément, si on ne leur donne pas l’énergie et la vision, ils sont un peu perdus. J’ai décidé de passer du temps dessus, d’ailleurs avec les mêmes personnes. Nous n’avons rien changé ! Et forcément, ça envoie de l’énergie, ça donne envie, solidarité, bienveillance… autant de mots clés que l’on connaît qui sont la recette de la vie. Je ne me souhaite pas le succès de cette performance. C’est tout travailler ensemble. Je ne suis que l’animateur.

FM : Les actionnaires n’étaient pas intéressés par le club ?

LL: non, mais nous avons pris une décision et n’avons pas vérifié si elle a été mise en œuvre. Ce genre de petites choses. Le succès est une suite de détails. Si nous contrôlons tout cela, si nous passons du temps avec les gens, si nous nous intéressons à ce qu’ils font, à leur vision, si nous leur fixons des objectifs, alors à un moment donné, ça s’enclenche. Nous l’avons un peu perdu. J’en fais partie depuis que je suis au club depuis 17 ans. J’étais mécontent car en Mayenne nous avons des entreprises qui sont excellentes et à un moment j’ai dit aux actionnaires : « nous sommes tous excellents dans nos entreprises, alors pourquoi le Stade Laval n’atteindrait-il pas cette excellence ? » † Tout le monde a commencé à marcher.

FM : Vous avez fait des choix risqués en perpétuant des gars comme Olivier Frapolli, qui étaient là quand ça ne semblait pas vraiment marcher…

LL: Je n’ai pris aucun risque. La stabilité, c’est la vie, aussi dans le football. J’embauchais déjà des joueurs en National, sur deux ans plus un pour 18 d’entre eux, donc ils se sont installés avec leurs familles. Olivier Frapolli est un entraîneur que j’avais déjà repéré. Il était avec le club depuis deux ans. Je pensais qu’il était triste. Il avait juste besoin de lui donner de l’énergie. Mais en réalité c’est un bon coach, un homme de valeurs. Je pensais que si on lui donnait les moyens de s’exprimer, il trouverait sa place. C’est ce qu’il a fait. Évidemment, si ça n’avait pas été mon truc en termes d’entente, je ne l’aurais pas gardée. En fait, nous nous entendions très bien, mais comme je n’avais pas la main, je l’ai laissé faire. J’ai observé des choses. Nous nous sommes parlé en mars 2021 et nous nous sommes compris tout de suite. J’ai renouvelé son staff car ils étaient déjà là, c’était plus facile de construire avec quelqu’un qui connaissait déjà les codes. Je les remercie pour leur permission de rester, car les conditions dans lesquelles ils travaillaient n’étaient pas faciles. Je lui ai rendu ce qu’il espérait avoir en arrivant ici. Il l’a obtenu grâce à son travail, y compris notre complicité.

Plus de 100 joueurs et 5 entraîneurs en 5 ans !

FM : Vous avez appliqué la méthode consistant à transformer l’ancien en quelque chose de nouveau, mais cela fonctionne pour vous…

LL: vous savez, la direction place les gens au bon endroit avec ce qu’ils savent faire. Moi, mon travail est d’observer ce que les gens savent faire et de leur donner les conditions pour s’exprimer pleinement. Olivier était limité par beaucoup de choses, alors je lui ai donné les conditions pour que chacun dans le club puisse travailler avec ses ressources et ses qualités.

FM : Pourquoi proposez-vous à la plupart de vos joueurs des contrats longs, ce qui est assez rare en National ?

LL: à Laval il y avait 105 joueurs en 5 ans et 5 entraîneurs. Vous ne pouvez rien construire avec ça. J’ai dit stop, arrêtons ça. Il est impératif de trouver la stabilité. Là j’ai 18 joueurs sous contrat pour l’année à venir et je vais recruter environ 8 joueurs qui seront évidemment plus confinés en Ligue 2 pour améliorer (élever le niveau, ndlr) le groupe. Ces joueurs sont embauchés à 2 ans, 3 ans. L’objectif est de maintenir une colonne vertébrale de 15/18 joueurs et d’en renouveler un tiers chaque année.

FM : De plus, depuis le début de votre présidence, vous avez aimé expérimenter et recruter des joueurs locaux puisque vous avez fait revenir d’anciens membres de la maison. Des rumeurs parlent même d’un retour d’Anthony Goncalves (en fin de contrat à Caen, ndlr)…

LL: Ah, tu dis ça, mais c’est intelligent (rires). Mon objectif était de permettre à des joueurs connaissant le milieu mayennais de jouer au niveau où nous sommes aujourd’hui. En effet, des joueurs comme Kevin Perrot, Maxime Hautbois, des joueurs que j’aimais, Jordan Adéoti, qui n’est pas de Mayenne, mais qui avait joué au club, c’est ce que j’appelle la base, des joueurs qui connaissent les codes. Tu peux avoir les meilleurs joueurs, si à un moment donné tu n’es pas dans un environnement que tu connais, passe du temps à t’adapter. Et parfois, vous ne rentrez jamais. Je ne vais pas prendre l’exemple du Paris Saint-Germain, où ils ont forcément de bons joueurs, mais on ne leur a peut-être pas donné les codes. Ils peuvent ne pas se sentir bien dans leur environnement. Le sujet est toujours d’allier savoir-être et savoir-faire. Connaître le savoir-faire de Kevin, Max et Jordan, ces joueurs, je les voulais parce que je savais qu’on se comprendrait. Et avec cela, vous construisez autour de cela. Dans le football, je souffre parfois de trop d’argent et de trop de savoir-faire, mais on oublie le facteur humain. Et je ne sais pas comment gérer les choses sans les gens.

Objectif maintien en L2 et pourquoi pas plus…

FM : L’objectif pour la saison prochaine sera le maintien ?

LL: Je me constitue un budget financier pour rester (en Ligue 2, ndlr), environ 10 M€ (c’était entre 3 et 3,5 M€ cette saison, ndlr) et recruter en plus des joueurs qui rentrent dans la compétition. nous voulons, bien sûr avec une qualité technique et un savoir-faire. Le but est bien sûr de continuer. Il y aura 4 runs alors ne vous y trompez pas. En plus, il faut structurer le club, il y a des axes d’amélioration dans le centre de formation, faire des ajustements et puis rêver si vous voyez ce que je veux dire (rires).

FM : Vous pensez à la Ligue 1 ?

LL: On ne sait jamais ! Ceci est en cours de construction. Laval a déjà joué en Ligue 1 avec une belle histoire. En 120 ans le club a toujours existé malgré les guerres. Nous avons la Ligue 1, nous de la Coupe d’Europe, nous de la Ligue 2 et, si on fait la liste de tout ça, on est le 10e club français le plus capé. Cela signifie que nous avons quelque chose et que nous devons l’exploiter.

FM : A quoi avez-vous pensé lorsque vous avez parlé de structurer le club ?

LL: Je suis en pourparlers avec la municipalité de Laval pour rénover Le Basser. On s’est presque mis d’accord sur un plan de rénovation en 3 ou 4 ans. On rénoverait complètement le stade de 12 000 places et on pourrait peut-être le porter à 18 000 si on avait la chance de remonter un jour en Ligue 1. Niveau construction. Notre association est en marche. Pour être le plus rapide en National nous sommes actuellement en R1. Le football n’est pas qu’une affaire d’hommes, c’est donc ce que je veux faire.

FM : Qu’en est-il du centre de formation dont l’agrément a été perdu un an après sa descente en National ?

LL: Je vais rouvrir le centre de formation mais la fédération française n’agréera qu’une saison (en Ligue 2). C’est l’un des objectifs pour 2023/2024. On va le rouvrir, le restructurer, mais il existe, donc il n’y a pas grand chose à faire. Nous devons ramener ce qui était il y a 4 ans. Nous y investirons.

footmercato.net

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Ebene Media

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