Vous voulez courir plus vite? Alors cet exosquelette est fait pour vous!

Vous avez déjà goûté aux joies du vélo à assistance électrique, celui qui vous donne le petit coup de pouce nécessaire dans les côtes? Alors vous êtes prêt à passer à l’exosquelette qui vient de démontrer sa capacité à vous faire courir plus vite, dans une étude sud-coréenne dont nous parle le site NewScientist.

Des ingénieurs de l’université Chung-Ang située à Séoul ont en effet chronométré des athlètes équipés d’une structure de 4,4 kg dotée d’un moteur relié à leurs cuisses et leurs hanches. Le résultat est sans appel: près d’une seconde de moins sur un 200 mètres, une amélioration jugée significative par l’équipe de chercheurs.

La conception de ce dispositif en fait une véritable «assistance à la course» et non pas un moyen de transport autonome qui marcherait à notre place. L’appareil est doté de capteurs capables de percevoir le rythme des pas et réduit en conséquence les longueurs de câbles reliant la hanche à la cuisse pour accompagner efficacement la foulée.

Néanmoins, un doute subsiste sur la causalité de cette corrélation entre le port de cette «exocombinaison» et l’amélioration du chrono: l’hypothèse qu’un athlète puisse courir plus vite par un effet placebo de la structure n’est pas totalement écartée. Même avec 4,4 kg sur soi, on peut se sentir porté par l’impression d’être aidé par ce dispositif.

Courir moins vite mais courir mieux

L’objectif n’est donc pas d’aller plus vite (sinon autant passer le permis moto), mais de faire appel à cette assistance pour s’entraîner plus efficacement. Une autre expérience avec un équipement plus léger (2,5 kg) a permis à des athlètes d’améliorer leurs performances même après l’avoir ôté: l’exosquelette porté à l’entraînement permet de solliciter les bons muscles et d’avoir une technique de course plus efficace.

Cette approche «motorisée» de l’exosquelette de course s’oppose à celle qui consiste à ajouter des ressorts pour accompagner la réaction des muscles. Dans cette dernière configuration, les mesures montrent un coût énergétique plus grand et illustrent une course plus difficile. L’exosquelette motorisé permet donc de courir (un peu) plus vite, mais surtout avec plus d’efficacité.

L’expérience menée à Séoul n’a pas eu à déplorer de blessure, mais cet aspect est vraisemblablement la limite de l’exercice. L’ingénieur Majid Nili Ahmadabadi de l’université de Téhéran, spécialiste de ces questions, explique que cette quête artificielle de vitesse n’est pas «sans conséquences négatives pour les articulations et peut affecter les genoux, les hanches et les chevilles des utilisateurs».

L’ère des «exo-piétons» exigeant leur couloir à côté des pistes cyclables n’est donc pas pour demain. Mais les progrès de ces assistances électriques laissent entrevoir des perspectives prometteuses pour la rééducation ou l’amélioration de l’autonomie de personnes âgées ou handicapées.