Une carte de crédit dans le nez pendant une semaine : mais où finissent les microplastiques que nous respirons ?

Il vous donnera envie de passer toute votre vie avec un masque FFP2. Selon une étude menée au Département de génie civil d’Aalborg, au Danemark, nous respirons jusqu’à 11,3 particules de microplastique par heure, ce qui équivaut à avaler une carte de crédit par le nez chaque semaine.

ScienceAlert, qui relaie les résultats de ces travaux scientifiques, ajoute qu’on ne se contente pas de sniffer les microplastiques : on les ingère aussi en mangeant et en buvant (eau comme le thé). Ils sont partout, y compris dans nos veines.

Omniprésentes, elles sont encore trop peu connues, faute d’études suffisamment étayées sur leurs effets sur le corps humain. Et nous commençons à peine à comprendre ce qui arrive aux particules qui pénètrent dans notre corps.

Au fond de la gorge

Pour Mohammad Islam, qui a codirigé des recherches sur le sujet à l’Université de Sydney, il est « la première fois, en 2022, que des études ont montré que les microplastiques se logent dans les voies respiratoires, suscitant des inquiétudes sur les risques de problèmes respiratoires graves ».

L’équipe australienne a utilisé la dynamique des fluides pour modéliser la façon dont les microplastiques se déplacent dans notre corps, explorant ce qui pourrait se passer en fonction de la capacité respiratoire de chaque humain. Cette technique a fait ses preuves ces dernières décennies avec d’autres catégories de particules.

Nous apprenons dans cette étude que les particules les plus grosses (5,56 microns de diamètre) échouent généralement dans nos voies respiratoires supérieures, et plus précisément dans la cavité nasale et le fond de la gorge.

« L’asymétrie sévère des voies respiratoires et la circulation complexe dans la cavité nasale et l’oropharynx [zone incluant les amygdales, le voile du palais, l’arrière de la langue et l’arrière de la gorge, ndlr] créer une déviation du flux de microplastiques, qui se déposent ensuite dans cette zone »explique Mohammad Islam.

Les scientifiques ont également découvert qu’une respiration plus rapide a pour effet de réduire le dépôt de microplastiques dans notre corps, quelles que soient la taille et la forme des particules considérées.