Ukraine : Plus de 41 milliards d’euros d’armements déjà livrés ou promis par l’Occident

Kiev est inondée de promesses et de dons d’armes. Selon les chiffres de l’Institut de Kiel, la somme des dons militaires, livrés ou promis en dix mois, s’élève à plus de 41 milliards d’euros. De quoi faire pâlir d’envie n’importe quelle grande armée européenne.

« Frappes de masse » russes ou pas, pas un jour ne semble se passer sans un don d’armes à l’Ukraine. Le 14 octobre, la Maison Blanche a annoncé une aide militaire supplémentaire de 725 millions de dollars à l’Ukraine. Cette somme colossale s’ajoute aux plus de 27,6 milliards d’euros d’aide militaire que les Américains ont apportés et promis depuis fin janvier, selon le décompte de l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale (IFW), un groupe de réflexion Allemand.

En matière d’armement, Washington se classe au premier rang des donateurs de Kiev, se démarquant largement des deux autres membres du podium : Londres et Varsovie et leurs 3,8 et 1,8 milliards d’aides militaires respectives. Encore plus loin derrière, la France et ses 233 millions d’euros d’aide militaire, dont les armes César tant discutées.

Mais Paris a promis de faire plus, avec envoyer des lance-roquettes unitaires, une arme utilisée dans ses armées depuis une décennie et dont la portée est près de deux fois supérieure à celle du best-seller de Nexter. En prime, pour que Kiev puisse s’offrir les armes qu’elle veut à la fin de l’année, Sébastien Lecornu, ministre français de la Défense, a signé le 13 octobre un chèque de 100 millions d’euros à son homologue ukrainien. Le 15 décembre, il annonce qu’il ajoutera la formation en France de 2 000 soldats ukrainiens.

Une série de boosts qui, comparés à ceux de l’Oncle Sam, font pâle figure aux yeux de l’Institut de Kiel. « C’est une maigre réussite pour les grands pays européens », a déclaré Christoph Trebesch, chef de l’équipe chargée de collecter les données sur l’aide à l’Ukraine. « Les États-Unis s’engagent désormais presque deux fois plus que tous les pays et institutions de l’UE réunis », a-t-il déclaré.

Ukraine, aspirateur aux armes occidentales

Les armes occidentales, d’origine américaine, européenne ou australienne, affluent en masse en Ukraine. Des missiles Stinger éprouvés aux précieux Himars, en passant par les canons anti-drones et les terminaux Starlink proposés par la société par Elon Muskle pays est inondé de promesses et de dons d’équipements occidentaux.

Kiev aurait déjà reçu jusqu’à 1 133 véhicules blindés et pièces d’artillerie, selon le décompte de l’Institut de Kiel. Toujours d’après ça groupe de réflexion, 1 769 équipements lourds supplémentaires ont déjà été promis. Le site s’attarde sur les obusiers et les lance-roquettes multiples, en particulier dans le duel d’artillerie massif impliquant des Russes et des Ukrainiens. Selon les données de l’IFW, les pays de l’OTAN et européens non membres de l’Alliance ont ainsi expédié ou promis 5 % de leurs approvisionnements.

Un pourcentage modeste en apparence, mais englobant plus de trente pays (dont les États-Unis), qui pèse à lui seul plus du tiers des dépenses militaires mondiales. Les petits ruisseaux qui forment les grands fleuves, le cumul des aides militaires promises et accordées à Kiev sur neuf mois (entre le 24 janvier et le 3 octobre), s’élèveraient déjà à environ 41 milliards d’euros, Commission européenne comprise. Cela représente près de sept fois les dépenses annuelles de défense de l’Ukraine, soit un quart de son PIB, en 2020.

Soit l’équivalent du budget de l’armée française (hors retraites) pour les douze mois de 2022.

Maxime Perrotin