Franchement, elle ne les fait pas.
On peut mentir sur son âge, mais dans certaines limites. Quand on le sous-estime de près de 40 millions d’années, il y a bien un moment où les gens s’en rendent compte. C’est ce qui vient d’arriver à La Lune qui est un peu plus vieille qu’on ne le croyait. Il va donc falloir rajouter quelques bougies lors de son prochain anniversaire, comme le chiffre cet article de CNN.
Notre Lune aurait en effet au moins 4,46 milliards d’années, selon une étude publiée dans la revue Geochemical Perspectives Letters. Une équipe scientifique de l’université de Chicago a analysé des prélèvements lunaires effectués il y a plus de cinquante ans avec des nouveaux outils et revoie donc à la hausse l’âge de notre satellite qu’on avait pris pour une jeune fille de seulement 4,425 milliards d’années (selon certaines estimations d’une datation qui n’est pas évidente).
Rappel des faits: il y a un peu plus de 4,5 milliards d’années, notre système solaire est alors jeune et fougueux. C’est dans cette époque agitée que, selon l’hypothèse dominante, la Terre se serait fait percuter par un objet –une protoplanète baptisée «Théia»– d’une taille semblable à Mars. Les séquelles sont spectaculaires, un morceau se détache de notre planète et devient la Lune.
Quelques milliards d’années plus tard, du 11 au 14 décembre 1972 précisément, les astronautes de la mission Apollo 17 de la NASA sont de passage sur la Lune. Histoire de ne pas revenir les mains vides, Eugene A. Cernan et Harrison H. Schmitt prélèvent des roches et de la poussière lunaire contenant notamment des cristaux de zircon.
L’âge des cristaux
Ce sont précisément ces cristaux qui permettent de dater la formation de la Lune: l’énergie dégagée par l’impact qui a donné naissance au satellite naturel n’aurait pas permis à des éléments de garder leur signature chimique. Les cristaux de zircon trouvés sur la Lune se sont donc formés après la «naissance» de l’astre. En parvenant à dater ces cristaux, on peut donner un âge minimum à la Lune.
Pour dater ces cristaux, il ne suffit pas de le couper et de compter les cernes comme on le ferait pour un arbre: on fait le tri dans les atomes et on analyse l’état de désintégration radioactive de l’échantillon pour avoir une datation relativement précise. Il aura donc fallu attendre un demi-siècle pour disposer des outils capables d’exploiter ces prélèvements d’Apollo 17 (heureusement qu’ils ont été bien rangés).
Loin d’être anecdotique, cette découverte contribue à une meilleure compréhension du processus de formation de notre système solaire. Cette chronologie plus précise nous aide aussi à mieux appréhender l’évolution de notre propre planète. «La Lune est un partenaire important de notre système planétaire, rappelle Philipp Heck, chercheur au musée Field d’histoire naturelle de Chicago et principal auteur de cet étude. Elle stabilise l’axe de rotation de la Terre. C’est grâce à elle qu’il y a vingt-quatre heures dans une journée, c’est grâce à elle qu’il y a des marées.»
Le scénario aujourd’hui privilégié pour expliquer la formation de la Lune donne encore plus d’importance à cette datation, puisque la collision dont le satellite serait le reliquat expliquerait grandement les conditions qui ont permis l’apparition de la vie sur Terre. Cela peut donc valoir le coup d’avoir une idée précise de l’époque à laquelle tout cela s’est passé. Donc, pour une fois, on va demander son âge à une dame.
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