Julian Assange est emprisonné depuis plus de trois ans et demi et est menacé d’extradition vers les États-Unis, où il risque la réclusion à perpétuité. Balayée des chancelleries occidentales, la cause semble gagner du terrain en Amérique latine.
Régulièrement mise à l’écart du traditionnel plaidoyer occidental des valeurs du « monde libre », la cause de Julian Assange refait-elle doucement surface dans les hautes sphères politiques d’Amérique latine ? C’est en tout cas une dynamique dans laquelle s’inscrit la journaliste d’investigation islandaise Kristinn Hrafnsson, rédactrice en chef de WikiLeaks depuis 2017.
Qu’Assange soit libéré de son emprisonnement injuste
« Le président élu brésilien Lula da Silva a exprimé ce soir lors d’une réunion privée son soutien continu à Julian Assange et la demande de mettre fin aux poursuites, comprenant que cela pourrait nuire à la liberté de la presse dans le monde. Un vrai homme de passion, de vision et de sympathie», a-t-il écrit sur les réseaux sociaux le 29 novembre avant de remercier l’homme d’État brésilien dans sa langue natale.
Le président élu du Brésil, Lula da Silva, a exprimé son soutien continu à Julian Assange et la demande de mettre fin à la persécution lors d’une réunion privée ce soir, comprenant que cela pourrait nuire à la liberté de la presse dans le monde. Un vrai homme de passion, de vision et de sympathie. Obrigado Lula pic.twitter.com/pq22nRYljD
– Kristinn Hrafnsson (@khrafnsson) 29 novembre 2022
« J’étais avec Kristinn Hrafnsson [et] Joseph Farrell, qui m’a informé de la santé de Julian Assange et de son combat pour la liberté. Je leur ai demandé d’envoyer ma solidarité. Puisse Assange être libéré de son emprisonnement injuste », a déclaré Lula, qui sera officiellement investi comme président de la République fédérative du Brésil le 1er janvier 2023 et qui a longtemps défendu Julian Assange.
Estive com @khrafnsson, rédacteur en chef de WikiLeaks, et rédacteur en chef Joseph Farrell, m’ont informé de la situation de la libération de Julian Assange. Pedi para que enviassem minha solidariedade. Ce qu’Assange a fait, c’est son prix injuste.
📸: Claudio Kbene pic.twitter.com/DuSvdEBQQY
—Lula (@LulaOficial) 29 novembre 2022
Cette publication intervient une semaine après une rencontre similaire au cours de laquelle l’actuel rédacteur en chef de WikiLeaks s’était entretenu avec le chef de l’Etat colombien Gustavo Petro. A la fin de cette conversation, le président colombien avait déclaré publiquement : « Je vais demander au président [Joseph] Biden avec d’autres présidents latino-américains pour ne pas inculper un journaliste simplement pour avoir dit la vérité.
Je retrouve les voix de Wikikeaks, pour ouvrir le monde d’aujourd’hui à la liberté du périodique Julian Assange.
Le solicitiare al presidente Biden conotros latinoamericanos presidentes que no se pongan cargos a un periodista solo por decir la verdad pic.twitter.com/kWyoXrHhyV
— Gustavo Petro (@petrogustavo) 22 novembre 2022
Un autre président latino-américain apporte un soutien sans faille à Julian Assange : Andrés Manuel López Obrador, élu par les Mexicains en 2018. En effet, ce leader de gauche, également connu sous l’abréviation « AMLO », s’est prononcé à plusieurs reprises en faveur de la libération du fondateur de WikiLeaks, allant jusqu’à exprimer publiquement sa volonté de lui offrir l’asile politique.
Libéré en avril 2019 par l’Équateur, qui lui avait accordé l’asile sept ans plus tôt, Julian Assange voit donc aujourd’hui sa cause défendue par plusieurs chefs d’État d’Amérique latine, tous de gauche. Ces opinions publiques seront-elles à l’origine d’autres initiatives en ce sens ?
En tout cas, il faut noter que le président du Venezuela Nicolas Maduro a, pour sa part, réagi le jour du transfert de Julian Assange à la prison britannique de haute sécurité de Belmarsh.
Le dirigeant vénézuélien a alors dénoncé « la décision [équatorienne] horrible à emporter […] Le droit de Julian Assange à l’asile diplomatique, ainsi que son arrestation ultérieure à Londres, maladroitement et honteusement exécutée par la police britannique. « Julian Assange est un militant pour la liberté d’information et d’expression, un droit humain universel. Le fait qu’il soit traduit en justice et peut-être extradé vers les États-Unis est une honte scandaleuse pour ses droits humains et le droit international.
Un procès brutal pour Julian Assange
Quoi qu’il en soit, la situation du fondateur de WikiLeaks est plus préoccupante que jamais : après un premier refus de la justice britannique début 2021, le gouvernement américain a depuis multiplié les efforts pour obtenir son extradition outre-Atlantique. Par exemple, au début de l’été 2022, Londres a ouvert la voie à l’extradition de Julian Assange, une décision contre laquelle les moyens d’appel de la défense du journaliste australien ont été élaborés fin août.
Au moment de cet article, Assange est incarcéré dans la prison britannique à sécurité maximale de Belmarsh depuis plus de trois ans et demi, bien qu’il n’y purge plus de peine. En effet, les démarches répétées du gouvernement américain empêchent le fondateur de WikiLeaks de recouvrer sa liberté. La justice britannique a clairement refusé de libérer le journaliste australien, car il y avait « des raisons substantielles de croire que si Julian Assange était libéré aujourd’hui, il n’irait pas en justice pour faire face à la procédure d’appel ».
Julian Assange, dont le travail lui a valu plusieurs prix journalistiques à travers le monde, et qui continue de recevoir le soutien de diverses organisations représentatives de la profession, risque 175 ans de prison aux États-Unis pour avoir diffusé plus de 700 000 documents classifiés dès 2010 sur l’armée américaine. et des activités diplomatiques, notamment en Irak et en Afghanistan, impliquant des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
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