Les dirigeants chinois, russes et indiens. (Xinhua/Xie Huanchi)


Par Andrew Korybko – 3 décembre 2022

Le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov a félicité l’Inde lors d’une conférence de presse la semaine dernière pour avoir refusé de rejoindre les alliances américaines contre son pays et la Chine.

Selon lui  » ils voulaient impliquer l’Inde dans leurs alliances anti-chinoises et anti-russes, mais l’Inde a refusé de rejoindre une alliance formée comme un bloc militaro-politique. »

New Delhi ne participe qu’aux projets économiques proposés dans le cadre des stratégies indo-pacifiques.

C’est une évaluation précise qui va maintenant être brièvement analysée.

Jusqu’à ce que la dernière phase du conflit ukrainien éclate au début de cette année, les observateurs occasionnels ne savaient pas si l’Inde avait la volonté politique de maintenir sa relation stratégique de plusieurs décennies avec la Russie face à la pression occidentale. Cet État d’Asie du Sud a forgé avec succès sa propre relation stratégique avec les États-Unis au cours des cinq dernières années, poussé par leur désir commun de contenir la montée en puissance de la Chine. choix total dessus. .

Ce qui s’est finalement déroulé a surpris tout le monde : l’Inde a non seulement balayé la pression américaine sans précédent pour se débarrasser de la Russie, mais a également élargi leur relation stratégique sans tenir compte des exigences de cette hégémonie unipolaire en déclin.

Dans le même temps, ses stratèges ont magistralement équilibré entre les milliards d’or de l’Occident dirigés par les États-Unis et la majorité mondiale dirigée conjointement par les BRICS et l’OCS dont le pays est aujourd’hui la voix pour devenir roi dans la nouvelle guerre froide.

Ce résultat géostratégique révolutionnaire n’aurait pas été possible si l’Inde avait accepté de rejoindre l’une des alliances des États-Unis visant à retarder indéfiniment la transition systémique mondiale vers la multipolarité.

Malgré ses relations compliquées avec la Chine, l’Inde a sagement évité le piège tendu par les États-Unis, où Delhi serait le dernier Indien à devenir le plénipotentiaire de Washington face à Pékin. De même, il a refusé de faire quoi que ce soit qui puisse nuire aux intérêts de son partenaire stratégique russe.

Les neuf derniers mois ont indéniablement prouvé que l’Inde est véritablement un acteur indépendant de la transition du système mondial, comme le président Poutine l’a applaudi fin octobre.

Les observateurs doivent accepter cette conclusion objective, quels que soient leurs sentiments sur les exercices militaires conjoints avec les États-Unis ou leur position sur le conflit du Cachemire, car s’ils ne le font pas, ils évalueront inévitablement les inexactitudes de la grande stratégie indienne et l’avenir du multipolaire en cours. processus

Andrew Korybko

Traduction : Bruno Bertez