Le sous-marin du futur n’aura pas d’équipage et lancera des drones nageurs et volants

L’US Navy, la marine de guerre des États-Unis, serait en train de tester deux appareils révolutionnaires qu’elle aimerait combiner pour créer une sorte de gros appareil encore plus révolutionnaire. Intrigant, n’est-ce pas? Un article du média en ligne spécialisé The War Zone nous en dit un peu plus.

L’Office of Naval Research, le bureau de recherche du ministère de la Marine des États-Unis, a annoncé le 13 novembre avoir signé un contrat de 3,7 millions de dollars (environ 3,4 millions d’euros) avec l’entreprise SubUAS, afin de «développer et démontrer les capacités de lancement et de récupération du drone Naviator depuis et vers un véhicule sous-marin sans pilote». Vous n’avez pas tout compris, c’est normal, on vous explique.

Le drone Naviator est un engin capable de voler ET de nager. Aéro-aquatique donc. Lancé au début des années 2010 par une équipe de chercheurs ingénieurs de l’université Rutgers dans le New Jersey, son développement a été depuis repris par SubUAS en 2016, et il est au cœur du projet que souhaite mettre en place l’armée américaine.

Parallèlement, SubUAS planche sur un engin capable de lancer et de récupérer les Naviators, «sans l’intervention d’un être humain». Ce système est appelé «Subsurface Autonomous Naviator Delivery» (SAND), un super nom pour parler d’un petit sous-marin sans pilote.

Délicieux mélange terre-mer

À première vue, le Naviator ressemble à un drone aérien quadrimoteur classique, mais il a été conçu pour se déplacer dans et hors de l’eau, passant de l’un à l’autre sans heurts.

En 2020, dans un communiqué de presse, le gouvernement américain soulignait les avantages non négligeables de ce nouvel appareil. Le Naviator «se déploie plus rapidement que les véhicules sous-marins téléopérés (ROV) existants et atteint également plus rapidement sa cible en volant. Il a des capacités de mission intégrées plus longues que des drones de taille similaire et utilise un positionnement GPS précis. […] La plateforme peut facilement émerger, envoyer des données, recevoir de nouvelles instructions et commencer une nouvelle mission.»

OK, mais pour quoi faire?

Les missions confiées au Naviator pourraient prendre plusieurs formes. «Les mines sont probablement le plus gros problème pour l’US Navy», déclarait en octobre 2015 Francisco Javier Diez-Garias, professeur d’ingénierie mécanique et aérospatiale à l’université Rutgers et à l’origine de la conception du Naviator. «La marine a besoin de cartographier l’emplacement des mines. Aujourd’hui, il y a beaucoup de faux positifs. Cette technologie pourrait être meilleure pour investiguer rapidement ces menaces potentielles.»

Dans un contexte naval, «les drones pourraient émerger rapidement des profondeurs, obtenir un bref aperçu du déploiement des navires ennemis, puis se cacher à nouveau», précisaient aussi les chercheurs de l’université Rutgers il y a huit ans. «Un drone aéro-aquatique pourrait également aider les ingénieurs à inspecter les structures sous-marines, telles que les ponts et les piliers de quai, les coques de navires et les plateformes de forage pétrolier.»

Les drones Naviator pourraient également participer à des missions de recherche et de sauvetage. «Par exemple, le véhicule pourrait scanner l’eau depuis les airs pour localiser des nageurs ou des marins disparus. Et en repérant des débris d’épaves, il pourrait plonger sous l’eau pour examiner davantage la scène.»

Une chose est sûre, le Naviator et son lanceur sous-marin sans pilote risquent d’avoir du boulot à l’avenir.