Dans son rapport annuel sur l’Etat de droit, l’exécutif européen conseille à la France de mieux appliquer les règles du lobbying, notamment pour les « top executive positions », lorsqu’il s’agit des « Uber Files ».
L’exécutif européen a publié le 13 juillet un rapport dont le chapitre consacré à la France, rédigé avant les révélations de proximité entre Emmanuel Macron et des cadres supérieurs de l’entreprise américaine Uber, recommande à Paris « de veiller à ce que les règles sur les activités de lobbying soient systématiquement appliquées à toutes les personnes concernées ». acteurs, en particulier les plus hautes fonctions de l’exécutif », notant qu’il existe « un grand nombre d’inquiétudes » dans ce domaine.
Dans le cadre des « Uber Files », une vaste enquête sur les journalistes basée sur des milliers de documents internes à l’entreprise américaine, le journal a Le monde a révélé les échanges privilégiés entre Emmanuel Macron lorsqu’il était ministre de l’Economie (2014-2016) et la société de chauffeurs privés.
A noter que le texte de la Commission européenne est mis en ligne six mois après la publication d’un rapport intitulé « Une présidence sous emprise », un document épais et acide sur les liens entre le gouvernement français et les grandes entreprises. pointant vers des « liaisons dangereuses ».
Une recommandation de transparence non mise en œuvre
La Commission note qu’une recommandation du Groupe d’États contre la corruption (GREco), l’organe de lutte contre la corruption du Conseil de l’Europe, sur l’obligation d’établir des contacts entre les lobbyistes et les personnes occupant des postes de direction au sein de l’exécutif, n’a pas été appliquée .
Le Greco avait recommandé dans un rapport de janvier que « les personnes occupant des postes de direction devraient rendre compte publiquement et à intervalles réguliers des représentants d’intérêts rencontrés et des sujets abordés » et que « tous les représentants d’intérêts qui consultent un fonctionnaire […]qu’ils aient eux-mêmes demandé l’entretien ou non, sont tenus de s’inscrire au registre des représentants d’intérêts».
La Commission considère également que la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), qui est en charge du registre public des représentants d’intérêts, « ne dispose pas de moyens humains et techniques ».
La publication de ce rapport est un événement pour le moins inattendu, puisqu’il émane d’une des institutions régulièrement sélectionnées pour le lobbying qui y est exercé, tous secteurs confondus. Par exemple, en septembre 2021, une enquête a révélé que 612 entreprises et associations du secteur technologique avaient dépensé 97 millions € par an en lobbying à Bruxelles depuis 2019, dont un tiers de ce budget était financé par seulement dix entreprises.
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