La CGT a également appelé à la grève de toutes les entreprises du secteur de l’énergie. Jusqu’à présent, 5 centrales nucléaires ont été touchées, ainsi que les installations de stockage de gaz et les raffineries d’ENGIE, dont EURACTIV a déjà fait état ces derniers jours. [GUILLAUME HORCAJUELO/EPA-EFE]


Des grèves et encore des grèves en Belgique et en France.

En en vain, alors que le monde est en route vers le Jugement dernier.

Gilbert Doctorow

11 mars 2023

La semaine dernière a été marquée par de nombreux conflits sociaux mineurs en Belgique, culminant hier avec la fermeture massive de tous les transports publics. Mais l’inutilité de ces grèves et leur méconnaissance totale de l’atmosphère politique et économique de l’époque s’est traduite par le fait remarquable que la grève de vendredi n’a pas fait une seule ligne dans les principaux quotidiens francophones de Bruxelles, Le soir Et Belgique libre.

Je dis « inutile » car le gouvernement est soumis à de fortes contraintes financières, a à peine récupéré des dépenses extraordinaires liées à la pandémie de Covid et est sous le choc des coûts directs et indirects de son soutien à l’Ukraine, dans laquelle il suit le rythme du reste du l’Union européenne. Syndicat. Comme la Belgique était lourdement endettée bien avant ces récentes crises, elle, comme la France, l’Italie, la Grèce et un certain nombre d’autres pays de l’UE, n’a pas les poches profondes de l’Allemagne pour payer des salaires de compensation de l’inflation aux travailleurs du secteur public.

Je parle d’une erreur de jugement parce que les dirigeants syndicaux ne voient pas que l’extraordinaire inflation qui motive leur action de grève découle de décisions strictement politiques du gouvernement concernant la guerre et les sanctions contre l’Ukraine. En d’autres termes, la solution aux difficultés économiques ne peut venir que de changements dans les politiques étrangère et militaire de la Belgique et des autres États membres de l’UE.

Dans le cas présent, alors qu’il existe une menace réelle et immédiate que le conflit ukrainien dégénère en une guerre entre l’OTAN et la Russie, c’est-à-dire une troisième guerre mondiale, il appartient aux dirigeants du mouvement ouvrier de reconnaître que la la présentation d’exigences purement économiques semble, dirons-nous, à courte vue.

Je ne veux pas dire que les dirigeants syndicaux belges sont les seuls à ne pas comprendre. Ce n’est pas du tout le cas. Dans la France voisine, l’économie et la vie normale de la grande majorité des Parisiens sont perturbées semaine après semaine par des manifestations massives contre la réforme de l’âge de la retraite de Macron. Quels sont les œillères de ces grévistes et de leurs dirigeants ? Le fait que l’âge légal de la retraite en France soit de 64 ou 62 ans fera-t-il une différence pour quiconque lorsque l’armement provocateur de l’Ukraine pour une victoire sur la Russie, poursuivi par le président Macron, se terminera par un échange de missiles nucléaires qui tuera la plupart, sinon la totalité, des la population française ?

Il est temps d’arrêter d’armer l’Ukraine, de faire passer aux deux parties au conflit l’exigence d’un cessez-le-feu et de négociations de paix qui reviennent aux principes acceptés par Kiev en mars 2022, avant que Boris Johnson n’échoue en faisant de la poursuite de la guerre une condition de l’aide occidentale. Revenir aux plans de l’accord de paix de mars signifie que l’Ukraine est reconnue comme un État neutre sans bases militaires étrangères sur son territoire. C’est le minimum que la Russie acceptera. D’autres conditions, telles que les frontières définitives de l’État ukrainien, peuvent être réglées beaucoup plus facilement et de manière pragmatique sur la base du territoire détenu par les forces armées respectives au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Dans la mesure où le règlement sera effectué par un traité de paix internationalement reconnu, plus aucun feu d’artillerie ne pourra être échangé à travers la frontière, ni des civils poursuivis pour des raisons linguistiques, ethniques, religieuses ou autres, de quelque côté de la frontière qu’ils aboutissent lorsque le la poussière se dépose descendue.

Je suis pleinement conscient que cette modeste proposition ne plaira pas aux combattants qui attendent la victoire totale à Kiev ou à Moscou. Mais, comme on dit, une mauvaise paix vaut mieux qu’une bonne guerre, surtout à l’ère nucléaire. Je voudrais ajouter une autre condition essentielle pour remédier à la misère économique des Belges, des Français et des autres citoyens de l’UE : une fois le traité de paix entre l’Ukraine et la Russie conclu, toutes les sanctions imposées à la Russie doivent être levées immédiatement et sans condition.

Source : Gilbert Doctorow

(Traduit de l’anglais)