Par Philippe Rosenthal 19.08.202

Source : Observateur continental.

Après de vives critiques sur son rapport dénonçant les crimes de guerre commis par l’armée ukrainienne, l’organisation de défense des droits humains Amnesty International souhaite revoir le contenu de son rapport.

Le groupe de défense des droits de l’homme Amnesty International a déclaré qu’il souhaitait réviser son rapport, qui indique que les tactiques du régime de Kiev dans les combats du Donbass mettent en danger la population civile. Ceci est rapporté par l’agence de presse allemande LACC.

Après que leur rapport ait fait l’objet de critiques internationales, l’ONG a déclaré que des experts indépendants d’Amnesty International seront invités à réexaminer les données précédemment fournies dans le rapport de l’organisation dans le but, là encore, d’examiner attentivement le processus de la guerre en Ukraine. .à étudier.

Dans le rapport publié le 4 août sous le titre Ukraine. Les tactiques de combat ukrainiennes mettent en danger la population civile , Amnesty International accuse l’Ukraine d’utiliser des écoles et d’autres établissements d’enseignement, des jardins d’enfants, des hôpitaux et des bâtiments de l’administration civile comme couverture pendant les hostilités, c’est-à-dire de violer les lois de la guerre : « La tactique de l’Ukraine a violé le droit international humanitaire en transformant des objets civils en cibles militaires ». L’organisation humanitaire affirme que « les écoles et les hôpitaux sont utilisés comme bases militaires par les troupes ukrainiennes ».

La demande d’accès au rapport provient d’Amnesty International Allemagne. « Depuis la publication d’un rapport très controversé mettant en cause les tactiques militaires de l’Ukraine, l’ONG fait face à une crise interne dans plusieurs sites en Suède, en Norvège et au Canada », annonce-t-elle. Sortierappelant que « face au tollé international, la secrétaire générale d’Amnesty, Agnès Callamard, a immédiatement rappelé que ses équipes « maintenaient pleinement leurs conclusions ». Mais l’article du quotidien français, publié le même jour que le communiqué du bureau allemand de Amnesty International, ne mentionne pas exactement cette position, annonçant que l’ONG veut retravailler son rapport accusant l’Ukraine de crimes de guerre.

Le bureau berlinois de l’ONG tient à s’excuser : « En réponse à notre communiqué de presse du 4 août 2022 sur les violations du droit international par l’armée ukrainienne, nous avons reçu beaucoup de critiques tant au niveau international qu’en Allemagne ». Et elle annonce avec colère qu’elle va s’incliner, alors même que l’ONG affirme que « nos droits fondamentaux de l’homme et le droit international humanitaire », « l’indépendance », « l’impartialité » et l’emploi sont des « hautes normes de preuve » comme grands principes guidant tous les travail d’amnistie [International] »Nous pouvons comprendre la douleur, la colère et la déception de nos collègues en Ukraine, de la société civile ukrainienne, de nos membres et sympathisants en Allemagne et dans le monde dans le communiqué de presse. »

Le rapport sur les crimes de guerre commandé par des criminels de guerre ? Dans sa déclaration via la branche allemande, Amnesty International a déclaré que « nous regrettons le contexte insuffisant dans lequel les enquêtes ont été placées dans le communiqué de presse ». En effet, le bureau berlinois de l’ONG explique que le rapport d’Amnesty International publié sous la houlette de la Française Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, n’a pas été correctement exécuté et doit être réexaminé.

Il s’agit de ne pas insulter ceux qui soutiennent l’Ukraine [Otan, UE, Etats-Unis], dirigé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a sévèrement critiqué ce rapport qui, selon lui, est une « tentative d’amnistie d’un pays terroriste » en « mettant en quelque sorte la victime et l’agresseur sur un pied d’égalité ». . « Les résultats n’ont pas été communiqués avec la sensibilité et la précision attendues d’Amnesty » ; « Au niveau international, un processus de révision est actuellement en cours, dans lequel nous, en tant que section allemande, voulons également jouer un rôle actif », a déclaré Amnesty International Allemagne, annonçant des corrections à l’instar de l’Ukraine et de ses alliés.

Le bureau de Berlin veut trouver les failles : « Nous voulons comprendre exactement ce qui n’a pas fonctionné et pourquoi, afin d’en tirer des leçons et d’améliorer notre travail en matière de droits de l’homme. Nous guiderons intensivement ce processus et la mise en œuvre des résultats de ce processus. Amnesty International Allemagne souligne : « Notre solidarité va à nos collègues d’Amnesty Ukraine, aux défenseurs des droits humains et à la population civile en Ukraine ».

L’organisation, qui a reçu le prix Nobel de la paix pour son travail, fait la lumière sur les cas d’inhumanité les plus scandaleux depuis 60 ans. Elle a souvent insulté les personnes au pouvoir et embarrassé les démocraties libérales qui ont violé leurs propres principes.

Cependant, un seul rapport critiquant les forces armées ukrainiennes pour avoir mis en danger des vies civiles à la suite de combats dans des zones résidentielles a suscité l’indignation en Ukraine et en Occident. En même temps, personne ne se souvient qu’Amnesty International a également critiqué la Russie. En raison des critiques, les autorités russes ont fermé le bureau du groupe à Moscou en avril 2022.

Assiste-t-on à une tentative de réécriture des faits sur les crimes de guerre ukrainiens par Amnesty International, dont la mission est de défendre les droits fondamentaux et de dénoncer les crimes de guerre ?

Philippe Rosenthal

Source : http://www.observercontinental.fr/?module=articles&action=view&id=4160