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À la découverte de l’UNFP FC, le «club» des joueurs sans contrat !

Organisé chaque année, le traditionnel stage de l’union syndicat des footballeurs professionnels (UNFP) a, une nouvelle fois, convié une sélection d’une vingtaine de joueurs en fin de contrat à l’espace Leonard de Vinci de Lisses (91). L’occasion pour de nombreux joueurs professionnels au chômage de mettre en exergue leurs qualités et ainsi retrouver un club. Au cœur d’une structure en plein essor, nombreux sont ceux à croire en leur bonne étoile. Récit d’une aventure humaine de cinq semaines où chaque membre de l’organisation est animé par l’esprit de dévotion.

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«L’important, ce n’est pas la chute, parce que la chute, elle, est inévitable, l’important c’est de savoir se relever», affirmait Joël Dicker dans «La Vérité sur l’affaire Harry Quebert (2012)». Une philosophie proche de celle véhiculée à l’espace Leonard de Vinci de Lisses (Essonne). Ali Ahamada, Mattieu Dossevi, Baptiste Aloé, Wesley Jobello, Ihsan Sacko ou encore Delvin N’Dinga, nombreux sont, en effet, les candidats postulant à un avenir plus radieux. Libres de tout contrat et orphelins du moindre intérêt, tous ces footballeurs professionnels ayant côtoyé le haut, voire même le très haut niveau, sont bel et bien animés par la même envie : rebondir. Blessés, en échec, à court de forme ou en crise de confiance, les profils sont multiples mais une chose est sûre, l’heure du renouveau a sonné. Récit d’une aventure humaine initiée par l’UNFP et permettant à de nombreux joueurs de se relancer.

L’UNFP FC, un club «professionnel» à part entière !

Ancien footballeur professionnel évoluant sous les couleurs du Stade de Reims ou encore des Chamois Niortais, Pascal Bollini – responsable de ce stage entièrement pris en charge par l’UNFP – nous a ainsi accueillis mardi 12 juillet en début de matinée. Accompagné de Phillipe Rossi, l’homme qui s’occupe d’animer les réseaux sociaux, celui qui peut désormais se targuer d’une dix-septième édition à son actif nous a alors indiqué le chemin des terrains de l’hôtel-spa où de nombreuses équipes et sélections nationales aiment se préparer. L’antre de la renaissance où de nombreux joueurs, plus ou moins populaires aux yeux du plus grand public, courent vers un horizon plus dégagé. Au programme ? Un entraînement de deux heures mêlant ateliers individuels, circuits et confrontations sur petit terrain. Car au milieu d’un cadre proche de l’idylle, c’est bien le travail et la rigueur qui prédominent.

«Aujourd’hui, pour mon 17ème stage UNFP, on est content du déroulement. On a 25 joueurs qui sont présents. On a réussi à avoir des postes doublés, on a réussi à mixer entre les jeunes et les anciens, c’est important pour la notion de cohésion. On est un club avec un cadre, des terrains de qualité, un encadrement avec Patrice Beaumelle avec les coachs adjoints, préparateur physique, préparateur mental, on a un staff médical avec kiné, ostéopathe, masseur. Aujourd’hui, on s’est aussi amélioré au niveau des réseaux sociaux par l’intermédiaire de Philippe Rossi et Barkley (Miguel Panzo, ndlr) qui l’année dernière était ancien joueur et qui aujourd’hui s’est reconverti, qui nous aide beaucoup aussi au niveau de la visibilité de l’UNFP. Moi, je m’occupe de toute la partie logistique. Cela représente beaucoup de monde mais c’est ce qu’il faut aujourd’hui pour être cohérent. Et pour que les joueurs se rendent compte qu’on n’est pas en vacances, on est là pour travailler sérieusement et cela donne toute la crédibilité à ce club UNFP FC», assurait, en ce sens, Pascal Bollini.

Déterminé à l’idée d’offrir une seconde chance à tous ces joueurs et soucieuse de leur bien-être, l’UNFP Football Club met donc en place, depuis 1990, un stage estival pour permettre à ces derniers d’être prêts si une formation les contacte. La règle ? Premiers arrivés, premiers servis en fonction des postes, et pour le reste, la liste d’attente s’allonge. Ainsi, si 70 à 80% des joueurs retrouvent un contrat, les places restent très chères. Dans cette optique, nombreux sont ceux à postuler depuis mars dernier, date à laquelle Pascal Bollini s’est rendu dans les vestiaires de Ligue 1, Ligue 2 et National pour promouvoir son rassemblement, mais rare son ceux à profiter, aujourd’hui, d’une préparation rappelant celle des clubs les plus structurés. «J’ai plein d’amis à moi qui n’étaient pas convaincus au départ mais en voyant mes photos sur les réseaux où je partage les entraînements, ils ont vu le sérieux, l’encadrement et du coup mon téléphone n’arrête pas de sonner. Mais ce n’est pas moi qui décide et malheureusement maintenant il faut attendre qu’un joueur trouve un club pour libérer une place et permettre à eux de venir», nous confiait, en ce sens, Wesley Jobello, passé par l’OM ou l’US Boulogne dernièrement.

«On grandit mais on reste à notre place, je sais que des joueurs appellent d’autres joueurs et ça c’est un petit peu ce qu’on voulait créer. Certains joueurs prennent des préparateurs athlétiques et nous ce n’est pas ce qu’on veut (…) Aujourd’hui, on a une vingtaine de joueurs sur la liste d’attente par contre on a une centaine de joueurs en fin de contrat. Il y a potentiellement 100 joueurs qui seraient susceptibles de venir au stage UNFP Football Club (…) Pour moi, le footballeur c’est avant tout retrouver des coéquipiers, le terrain, de retrouver le ballon, les rires et de ne pas attendre tous les jours le coup de téléphone», confiait, par ailleurs, Bollini. Prisé, ce stage UNFP représente, aujourd’hui, une opportunité indéniable et l’ensemble des participants semblent d’ailleurs en avoir conscience. «C’est toujours mieux de s’entraîner, d’être dans de bonnes conditions que de rester chez soi et d’attendre que le téléphone sonne. Et puis tu te prépares ici et il n’y a pas meilleure chose que d’être prêt physiquement pour signer dans un club, peu importe quand», affirmait, à ce titre, Wesley Jobello.

«On sait qu’on est là dans un but commun qui est de trouver un club !»

Infrastructures de qualité, staff de premier choix, talent à tout niveau, matches amicaux de prestige, chaque année le niveau des joueurs présents ne cesse d’augmenter. Le cocktail parfait pour créer une osmose selon Ihsan Sacko, ancien milieu de terrain de l’OGC Nice : «il y a de très bonnes infrastructures, on s’entraîne bien, on a un bon staff, on se sent comme dans un club professionnel, on est à l’aise donc il n’y a pas mieux pour se préparer avant de partir sur un nouveau projet. Il y a beaucoup de points positifs ici comme le fait de jouer des matches contre des Ligue 2 ou Ligue 1, il y a beaucoup de visibilité grâce à ça, je pense qu’il y a beaucoup de recruteurs qui viennent regarder les matches, ça permet d’avoir du temps de jeu pour ceux qui n’en ont pas eu en fin de saison donc c’est que bénéfique pour nous. Aujourd’hui, je me sens déjà prêt à partir dans un nouveau club, je suis prêt physiquement, on travaille bien, on a déjà fait des tests VMA donc on est à l’aise pour se projeter vers un nouveau club. Si on arrive, on ne sera pas à la rue physiquement.».

«On sait qu’on est là dans un but commun qui est de trouver un club, on a fait un stage commando tous ensemble avec l’armée où on a vraiment resserré les liens, on tire tous dans le même sens en commençant par le coach qui aimerait nous voir partir le plus rapidement possible. Après les plus anciens essaient d’amener leur expérience par rapport aux jeunes car on est déjà passé un peu par ces phases donc on essaie de transmettre. Le football on sait bien que ça va très vite dans un sens ou dans l’autre. Un jeune de 20 ans ici peut rapidement retrouver un club et aller plus haut. On sait que des clubs viennent nous voir, certains nous disent qu’ils vont être sur ce match, qu’ils vont regarder pour savoir si on est encore en jambes donc on sent qu’il y a une émulation autour de ce stage et on voit le travail de ceux qui préparent ce stage. Chaque année ça augmente d’un grade et chaque année on fait des choses encore plus belles», reconnaissait, en ce sens, Baptiste Aloé, ancien défenseur de l’OM sortant d’une expérience au Dinamo Bucarest en Roumanie. International malien, Mana Dembélé espère lui aussi poursuivre sa carrière professionnelle après une pige de deux ans au Luxembourg.

Sortis du centre de formation, débarqués d’une première expérience douloureuse, anciens joueurs de Ligue 1 ou forts d’une expérience en Ligue des Champions, tous les profils se retrouvent ainsi dans le Sud de la région parisienne avec l’objectif de retrouver un défi à la hauteur de leurs attentes. «Au jour d’aujourd’hui, avoir une belle carte de visite, ça ne sert plus à rien parce que les clubs sont plus hésitants et nous qui sommes à la trentaine, les clubs ils hésitent, ils préfèrent les jeunes mais bon on est là, on se prépare et on verra», rappelle, malgré tout, Delvin N’Dinga (34 ans), ancien milieu défensif de l’Olympiakos, de l’AS Monaco ou encore du Lokomotiv Moscou. Conscients de la difficulté qui se présente face à eux, ces footballeurs n’en restent pas moins des professionnels de la première heure, prêts à tous les sacrifices pour renouer avec la lumière. «Aucune réticence à venir ici, au contraire je pense que c’est un bon coup de pouce de la part de l’UNFP. On nous permet de travailler dans de bonnes conditions avec un staff et ça permet un travail athlétique, on se remet en jambes pour ensuite retrouver de la visibilité. On s’aperçoit que les conditions sont optimales pour pouvoir bien bosser que ce soit sur le terrain, avec le staff médical ou avec le staff technique, ils nous donnent tous les outils pour travailler du mieux possible, pour évoluer de la même manière que ce qu’on retrouve en club et honnêtement je suis très satisfait de ce qui est proposé», nous confiait, de son côté, Ali Ahamada, ex-gardien du Toulouse Football Club, présent à Lisses.

Même son de cloche pour Baptiste Aloé : «c’est digne d’un club professionnel ici, on a GPS, analyse vidéo des matches, retour vidéo sur les matches ou les entraînements, on sent qu’on est dans un moment où ils veulent nous aider et l’UNFP c’est un petit peu ça, c’est le syndicat des joueurs et chaque année tout le monde adhère à ce projet. On tire dans le même sens, tous, même ceux qui ne sont pas là aujourd’hui mais qui, s’ils en ont besoin un jour, pourront faire appel à l’UNFP». «Il y a une sorte de solidarité qui se met directement, le fait qu’on soit un peu tous dans la même situation, il n’y a pas de statut, le fait qu’on soit jeune, qu’on soit vieux, qu’on ait une carrière avant, qu’on débute sa carrière, on arrive tous à la même échelle et naturellement les choses se font. Il y a un bon groupe avec une belle alchimie entre les plus jeunes et les plus vieux. Ça bosse, tout le monde est à l’écoute, c’est vraiment agréable d’être dans un groupe comme ça», surenchérissait, enfin, Matthieu Dossevi, passé par Valenciennes, Toulouse, Metz ou encore Amiens.

L’UNFP FC, un tremplin vérifié !

Chef d’orchestre de ce collectif soudé et animé par la même ambition ? Patrice Beaumelle, ancien sélectionneur de la Côte d’Ivoire que nous avions d’ailleurs récemment interrogé sur son parcours avec les Éléphants. Comblé par ce projet et enjoué à l’idée de sortir ces joueurs de l’ombre, l’ancien lieutenant d’Hervé Renard en Afrique et au LOSC s’est d’ailleurs confié sur son arrivée dans l’Essonne. «Je pense que dans la vie il n’y a pas de hasard, il y a que des rencontres. Je finis mon contrat avec la Côte d’Ivoire après les deux matches internationaux contre la France. Je rentre à Abidjan pour faire le bilan à la fin de mon mandat et n’ayant pas la certitude de travailler, je rentre en France. Je suis dans l’attente d’un nouveau projet, je vais à Paris pour la remise des trophées UNFP et puis voilà je suis sollicité derrière par Pascal Bollini et Philippe Rossi pour participer à cette belle aventure», nous expliquait ainsi le technicien de 44 ans avant d’ajouter.

«Ici, c’est une aventure humaine fantastique. Quoi de plus beau que de rendre au football ce que le football m’a permis de vivre ? De venir sur six semaines aider des joueurs, soit des jeunes joueurs blessés ou en échec sur leur premier contrat ou d’autres joueurs un peu plus âgés à remettre dans la course pour trouver un club. C’est avant tout une action solidaire et puis ce sont des joueurs de très haut niveau. Personnellement, je prends beaucoup de plaisir à faire partie de ce stage, de ce staff, de cette aventure et vivre toutes ces émotions. On est des compétiteurs et même si l’UNFP nous demande rien, tous les matches qu’on joue, on les joue pour les gagner et pour essayer de montrer une bonne image de nous tous. Je viens dans une envie de leur donner un coup de main, de passer du bon temps tout en étant exigeant comme on peut l’être dans un club ou une sélection nationale». Vaincu par Valenciennes (0-1), Sochaux (1-3) et Clermont (2-4) avant de s’imposer contre le Paris FC (2-1) grâce à des buts signés Wesley Jobello (67′) et Nicolas Rajsel (79′), l’UNFP FC compte bien enchaîner contre l’AJ Auxerre, pensionnaire de Ligue 1, au risque de connaître les mêmes pressions que celles vécues au niveau professionnel.

«Une pression de Pascal Bollini sur les résultats ? On sait jamais, s’il y a des joueurs qui sont en attente de venir, il y a aussi des coaches en attente de venir pour prendre ma place (rires)», plaisantait, d’ailleurs, Patrice Beaumelle, battu lors des deux premières sorties de l’UNFP FC. Fort de 23 joueurs à la fin du mois de juin dernier, ce groupe de professionnels sans contrat a d’ores et déjà évolué au gré du mercato estival. Initialement présent au stage, Zacharie Boucher, ancien portier des Pitchouns, s’est ainsi engagé avec le SC Bastia seulement deux jours après le début de la préparation. Idem pour l’ancien gardien du Red Star, Paul Charruau, désormais sous les couleurs de l’Amiens SC, une semaine après le début de son stage. Parti au Azam FC, Ali Ahamada a, lui aussi, trouvé un nouveau challenge en Tanzanie, tout comme Baptiste Aloé, désormais sous les couleurs de l’AS Nancy Lorraine. Et que dire d’Arnaud Souquet, 30 ans et 137 matches de Ligue 1 au compteur, passé par la case chômage en 2014 avant de signer à Dijon puis Nice, d’Akim Zedadka, arrière droit passé par l’UNFP à l’été 2018, qui vient de signer avec Lille après avoir découvert la Ligue 1 avec Clermont, ou encore de Chaker Alhadhur, dernier rempart aussi héroïque qu’insolite des Comores lors de la dernière CAN. Autant d’exemples qui ne cessent de renforcer, année après année, les bienfaits et la légitimité du stage UNFP…

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Ebene Media

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