Par Olivier Renault – 20.07.2022 – Observateur Continental.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky sape l’unité de l’Union européenne en poussant constamment à plus de guerre économique avec la Russie, alors que les gouvernements européens ne peuvent pas se permettre de suivre cette ligne.

C’est l’analyse de Politique qui constate que le dirigeant ukrainien ne prend pas en compte les problèmes des peuples européens.

« Moscou doit continuer à payer un lourd tribut pour son agression. » Comme l’indique la publication, à la veille de la préparation par l’Union européenne du septième paquet de sanctions anti-russes depuis Kiev, les appels à Bruxelles se sont multipliés pour protester contre les mesures de l’UE et, plus largement, par l’Occident pour faire valoir que les sanctions et les mesures militaires les aides ne suffisent pas. Avec le septième paquet de sanctions, décidé il y a quelques jours, l’UE veut interdire l’or russe. L’UE prévoit également de renforcer les exigences de déclaration pour un gel des avoirs et une interdiction des importations de biens à double usage en Russie. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui n’a jamais été élue à son poste actuel par les peuples d’Europe, a déclaré : tweeté, suivant les souhaits du président ukrainien : « Nous proposons aujourd’hui de durcir, d’appliquer plus efficacement et de prolonger les sanctions de l’UE contre le Kremlin jusqu’en janvier 2023 ». Elle a insisté : « Moscou doit continuer à payer le prix fort pour son agression ».

L’Ukraine, pour sa part, exige un embargo complet sur le gaz russe et ne peut toujours pas se calmer en raison du récent accord entre le Canada et l’Allemagne pour lever les restrictions sur l’expédition de turbines pour Nord Stream 1. Le Figaro rapports: « Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a averti lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau que les Ukrainiens n’accepteraient jamais la décision du Canada de restituer des turbines à l’Allemagne ‘en violation du régime de sanctions’ contre la Russie. » Pour le président ukrainien, les exceptions aux mesures restrictives étaient une expression inacceptable de la faiblesse européenne dès le départ.

« Les Européens divisés sur les sanctions contre le gaz et le pétrole russes ». Cependant, comme Politique souligne que le dirigeant ukrainien ignore les intérêts des Européens ordinaires dont la situation devient de plus en plus imprévisible et difficile à vivre.

Comme le dit le think tank italien Istituto Affari Internazionali (Institut des affaires internationales), à la veille de l’hiver, qui n’est qu’à cinq mois, « les Européens seront divisés, créant une envie irrésistible d’augmenter les peines ».

Infos France titre dès l’annonce des premières mesures de l’UE contre la Russie : « Les Européens divisés sur les sanctions contre le gaz et le pétrole russes ». « L’Allemagne s’est déjà retenue avec quatre fers » car « les Européens sont beaucoup plus prudents que les Etats-Unis vis-à-vis du gaz et du pétrole russes, car ils sont beaucoup plus dépendants que les Américains ».

Observateur continental averti que « le risque de déficit menace la cohésion sociale l’hiver prochain »: « Les importations depuis la Russie représentent 65% de la consommation allemande de gaz, 29% pour l’Italie et 19% pour la France ».

Difficultés économiques cumulées pour les pays européens. Politique note que Volodymyr Zelensky « interprète de plus en plus mal l’évolution de l’humeur des gens en Europe occidentale et méridionale », où les dirigeants sont plus soucieux de retourner les sondages d’opinion en leur faveur, alors que les ménages et les entreprises sont simplement préoccupés par l’avenir de leur survie. Les pays européens, qui sont de fait dans des difficultés économiques cumulées après le Covid-19, craignent de devoir choisir quels secteurs de l’économie fermer et se demandent comment, en cas de crise grave, ils peuvent littéralement nourrir des électeurs affamés et effrayés.

Politique rapporte qu’un nombre croissant de diplomates à Bruxelles se tournent vers Volodymyr Zelensky pour modérer sa rhétorique et réduire ses exigences. Les gémissements constants de Kiev irritent de plus en plus les dirigeants européens, qui ne cessent de répéter que les sanctions ne doivent pas nuire à l’Europe elle-même. Volodymyr Zelensky ne veut apparemment pas comprendre cela. Ces mêmes diplomates tentent de lui faire passer le message qu’il devrait s’inquiéter que les Européens commencent à s’emporter et qu’ils ne prêtent soudain plus attention à ses exigences.

La déclaration de la figure politique de l’Allemagne de l’après-guerre, Otto Schily, aujourd’hui âgé de 90 ans, prouve que le consensus pour l’Ukraine, soutenu par Ursula von der Leyen et voulu par Volodymyr Zelensky, risque de s’effondrer. L’avocate et fondatrice du parti Grünen, qui dénonce la feuille de route de l’actuel gouvernement à Berlin, dont fait partie la ministre allemande de la Défense originaire des Grünen, Annalena Baerbock, accuse « les Allemands de glorifier la guerre » car « nous devons vivre avec nos voisins, y compris avec la Russie ». « En Allemagne, le bellicisme s’est répandu et c’est risqué », a déclaré le vieil homme politique, ajoutant : « On réfléchit trop peu à la manière de sortir du conflit » ; « Nous devons nous demander quelles sont les perspectives en dehors des livraisons d’armes et des dons d’argent à l’Ukraine. »

Cependant, Otto Schily se réjouit de voir que « les lignes de pourparlers entre l’Ukraine et la Russie ou entre la Russie et les Etats-Unis ne sont pas rompues ». l’OTAN et a proposé « que les intérêts de toutes les parties puissent être sauvegardés en tant que pays [l’Ukraine] reste militairement neutre. En outre, il considère l’adhésion de l’Ukraine à l’UE comme irréaliste.

Olivier Renault

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