Fragilisé par les vicissitudes de sa liaison avec Orly, l’aéroport de Brest-Guipavas se réjouit de la montée en puissance de la compagnie Volotea qui relie la Bretagne à d’autres métropoles régionales et au reste de l’Europe. Enfin des bonnes nouvelles pour l’aéroport de Brest ébranlé par les soubresauts de sa liaison avec l’aéroport d’Orly. La compagnie aérienne à bas prix espagnole Volotea se positionne résolument sur l’aéroport du bout du monde dont elle a annoncé officiellement la semaine dernière qu’il serait sa neuvième base opérationnelle française. Une aubaine pour les voyageurs finistériens et une excellente nouvelle pour l’économie du territoire. Sur treize nouvelles destinations promises, Volotea a annoncé pour 2024 des liaisons directes bihebdomadaires vers Athènes (Grèce), Barcelone (Espagne), Faro (Portugal) ou encore Palerme (Sicile). Carlos Muñoz, le PDG de la compagnie désormais leader des liaisons entre métropoles régionales françaises, devant Air France, a annoncé « 30 emplois directs et six ou sept fois plus en indirect », 20 destinations à partir de Brest « dont 13 nouvelles » et l’arrivée d’un avion à résidence à partir du 18 avril 2024 (un Airbus A 320). La compagnie dessert déjà depuis Brest trois villes corses (Ajaccio, Bastia, Figari) Marseille, Montpellier et Nice ainsi que Palma de Majorque en Espagne. Volotea vise déjà « 346 000 passagers » à Brest l’an prochain. Selon Carlos Muñoz, la cité du Ponant, pourrait peser à terme, « 60 % du potentiel de (l’aéroport de) Nantes » (soit 240 emplois directs, et deux millions de passagers par an). À Nantes, neuf avions (« bientôt dix ») sont déjà à résidence. Cela tombe bien : depuis la pandémie, l’aéroport de Brest-Guipavas, premier aéroport breton, a essuyé de nombreuses déconvenues. Au-delà de la baisse drastique de fréquentation enregistrée au lendemain des confinements (800 000 passagers par an – en augmentation – contre 1,2 million avant le Covid), la plateforme a été ébranlée par la suppression par Air France de sa liaison avec Orly. L’annonce brutale par Air France de la fermeture de la ligne au 30 octobre 2022, avait fait bondir la pointe bretonne. Les acteurs économiques et politiques s’étaient alors rassemblés en urgence pour en discuter et envisager des solutions. Après une prolongation de six mois imposée par le ministère des Transports, une solution avait été envisagée : ouvrir la porte d’embarquement à une compagnie régionale pour assurer cette liaison, essentielle pour l’économie régionale. Chalair, compagnie normande, avait repris le marché. Las, Chalair vient à son tour de suspendre son activité entre Brest et l’aéroport d’Orly, estimant que le remplissage de ses avions n’est plus ce qu’il était avant le Covid et pointe également du doigt, d’après Le Télégramme, un manque d’accompagnement des politiques locales. C’est désormais la compagnie morlaisienne Celeste, qui espère reprendre le flambeau de la liaison avec Paris-Orly, le plus rapidement possible.