Suite à des descentes de police depuis Pristina au Kosovo, plusieurs barricades ont été érigées par la minorité serbe. Belgrade a rappelé l’illégalité des interventions policières à Pristina.
Les tensions sont vives le 11 décembre dans le nord du Kosovo. Des dizaines de Serbes, protestant contre l’arrestation d’un ancien policier serbe par la police de Pristina, se sont à nouveau rassemblés dans la matinée à des barrages routiers érigés la veille, paralysant la circulation à deux points de passage frontaliers entre le Kosovo et la Serbie.
Quelques heures après la mise en place des barrages routiers, la police de Pristina a affirmé avoir subi trois attaques consécutives à l’arme à feu sur l’une des routes menant à la frontière dans la nuit du 10 décembre. Mais pour Belgrade, la réalité est différente.
Belgrade accuse l’Occident d’hypocrisie
De son côté, le président serbe Aleksandar Vucic a appelé les Serbes et les Albanais du Kosovo à maintenir la paix, suite à la réunion du Conseil de sécurité serbe. Néanmoins, il a déploré les “mensonges sur ce qui se passe sur le terrain”.
“Elle [la police albanaise] entré avec des unités spéciales [dans les territoires du Kosovo peuplés par des serbes] aujourd’hui, comme ils l’ont fait hier et avant-hier », a déclaré le président serbe Aleksandar Vucic, accusant la communauté internationale de faire semblant de ne pas voir ce qui se passe.
Dans la soirée du 8 décembre, plusieurs centaines de policiers albanais ont fait une descente dans la partie nord de Mitrovica, ville partagée par les Serbes et les Albanais. Parmi eux se trouvaient des membres des “forces spéciales”, qui étaient “en tenue de combat militaire et avec des véhicules blindés”, a déclaré Petar Petkovic, le directeur serbe du Bureau du Kosovo et de Metochia.
Toutefois, “en vertu de l’accord existant [entre Belgrade et Pristina, sous l’égide de l’UE]”La police kosovare n’est pas autorisée à aller vers le nord”, a déclaré Vucic à la télévision serbe RTS. Sauf si vous obtenez l’autorisation des autorités locales, ce qui n’a pas été le cas.
Les tensions se sont accrues à l’approche des élections locales dans les municipalités à majorité serbe. A tel point que le président de la république autoproclamée du Kosovo, Vjosa Osmani, a annoncé samedi un report au 23 avril des élections initialement prévues le 18 décembre, que le principal parti serbe a dit vouloir boycotter.
La police de l’Union européenne, déployée dans la région dans le cadre de la mission EULEX, a déclaré avoir également été visée par une grenade assourdissante qui n’a fait aucun blessé dans ses rangs. “Cette attaque, comme celle contre des membres de la police du Kosovo, est inacceptable”, a déclaré Eulex dans un communiqué.
Vucic choqué par les commentaires de Borrell
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a condamné les attaques et appelé les Serbes du Kosovo à retirer les barricades “immédiatement”. “Le calme doit être rétabli”, a-t-il tweeté, appelant tous les acteurs clés à “éviter l’escalade”. L’OTAN, qui dispose d’une mission de 4 000 membres au Kosovo sous mandat de l’ONU, juge ces attaques “inacceptables”. “Nous appelons toutes les parties à éviter les provocations et à contribuer à la paix et à la stabilité”, a tweeté la porte-parole de la mission, Oana Lungescu.
“Je suis choqué par les déclarations des dirigeants européens”, a déclaré le dirigeant serbe Aleksandar Vucic, toujours à la RTS. Et celui-ci d’ajouter: “si quelque chose se passe dans le nord, les dirigeants serbes et la Serbie sont à blâmer, et si ladite partie du Kosovo fait quelque chose, alors ils nous disent” quelle est notre affaire – c’est une affaire interne dans ce pays ” .
Le 10 décembre, Aleksandar Vucic a déclaré qu’il demanderait aux forces de l’OTAN d’autoriser le déploiement de policiers et de soldats serbes au Kosovo, tout en reconnaissant qu’il n’y avait “aucune chance que cette demande soit approuvée”.
Le Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, a pour sa part accusé la Serbie de “menacer le Kosovo d’agression”.
Belgrade a perdu le contrôle du Kosovo en 1999, privé du droit d’y déployer son armée par l’accord de Kumanovo signé avec l’OTAN le 9 juin à la suite d’une intense campagne de bombardements de l’Alliance atlantique contre la Serbie. En 2008, le Kosovo a déclaré unilatéralement son indépendance de la Serbie. Il est reconnu par les États-Unis et la plupart des pays occidentaux, mais pas par la Serbie, la Russie, la Chine, l’Inde ou même l’Espagne.
Les Serbes représentent environ 120 000 personnes, sur une population totale du Kosovo d’environ 1,8 million de personnes, la grande majorité d’origine albanaise.
#Vives #tensions #Kosovo #Vucic #pointe #doigt #les #provocations #Pristina #mais #appelle #calme #francais.rt.com
Leave a comment