Dans la foulée des émeutes du début de l’été dernier, le conseil régional d’Île-de-France a lancé un fonds d’urgence dédié aux communes les plus touchées par les dégradations. Deux communes de Seine-Saint-Denis recevront la somme maximale d’un demi-million d’euros. À l’heure d’achever une année éprouvante dont ils se souviendront à coup sûr, 41 maires franciliens ont basculé en 2024 avec l’assurance de bénéficier d’une aide financière leur permettant de réparer — un peu — les dégâts que les émeutes urbaines de l’été dernier ont provoqués dans leurs villes. Le cadeau de Noël du conseil régional d’Île-de-France est plus ou moins gros en fonction des communes, puisque le montant va de 2 000 à 500 000 euros. Sept des quarante villes de Seine-Saint-Denis percevront une avance remboursable du fonds d’urgence annoncé début juillet par la présidente de région Valérie Pécresse (LR). Une mesure prise à la suite de l’épisode de violences consécutif au décès de Nahel Merzouk, un adolescent abattu par un policier alors qu’il se trouvait au volant d’une voiture à Nanterre (Hauts-de-Seine). Dans le détail, Romainville et Sevran bénéficieront d’une aide allant de 2 000 à 100 00 euros. Neuilly-sur-Marne, Bobigny et Neuilly-sur-Marne obtiendront de 100 000 à 450 000 euros. Avec un demi-million d’euros chacune, les municipalités de L’Île-Saint-Denis et Clichy-sous-Bois touchent le gros lot. « Je ne m’attendais pas à une avance aussi importante », réagit Mohamed Gnabaly (sans étiquette), le maire de L’Île-Saint-Denis. Le 28 juin, vers 3 heures du matin, l’hôtel de ville de cette petite commune de Seine-Saint-Denis (8 600 habitants) a été incendié. Plus de six mois plus tard, « on est en train de finir l’estimation des dégâts », précise le premier magistrat. La lenteur de la procédure s’explique, en partie, par le fait que la salle des mariages est « une pièce classée, avec des œuvres peintes sur les murs », poursuit l’élu. Puisque la mairie a été construite il y a plus d’un siècle, les travaux de rénovation devront s’accompagner d’une mise aux normes d’accessibilité et thermiques. Cela fait dire à Mohamed Gnabaly, qui a rendez-vous avec les experts en assurances « fin janvier, début février », que le coût total à mobiliser pour la municipalité tournera autour de 4 millions d’euros. « Pour une ville de ma taille, je vous laisse imaginer », souffle-t-il. L’élu accueille donc avec plaisir l’aide financière du conseil régional. Celle-ci s’apparentera dans son cas à une subvention plus qu’à une avance « car l’assurance ne nous remboursera pas totalement ». Il attend maintenant de savoir si la Métropole du Grand Paris et l’État, qui eux aussi ont annoncé le lancement d’un fonds d’urgence après les violences urbaines, seront aussi généreux.