Et oui, il y a un peu d’IA dedans, évidemment.
Si les 38 tonnes sur l’autoroute ne ralentissent pas pour éviter les hérissons, sachez que les porte-conteneurs n’ont pas plus de considération pour les cétacés qui se trouvent sur leur chemin. Le commerce maritime mondial fait des victimes chez les baleines et la technologie pourrait nous aider à faire cesser ce carnage, comme nous l’explique un article de l’hebdomadaire britannique The Economist (on s’occupera des hérissons après).
Depuis le 11 avril, le dispositif de surveillance Whale Safe, lancé en Californie en 2020 et appliqué à la côte est des États-Unis, s’étend désormais aux eaux territoriales de toute l’Amérique du Nord. Les navires traversant ces eaux seront désormais informés de la présence de baleines sur leur itinéraire.
La technologie proposée par Whale Safe repose sur l’écoute et l’analyse des sons captés depuis un maillage de bouées. Les signaux sont traités par une intelligence artificielle (IA) capable d’extraire les sons des différentes espèces de baleines du reste du contexte sonore. Une signalisation est alors envoyée aux navires alentour pour qu’ils prennent les dispositions nécessaires (notamment ralentir).
Pour rendre cette technologie efficace, l’équipe de Whale Safe milite pour un contrôle strict des limitations de vitesse, certains bateaux étant aujourd’hui incapables d’éviter un obstacle sous-marin, même en recevant cette signalisation. L’organisme entend bien pointer du doigt les entreprises dont les navires ne tiennent pas compte de ces avertissements et conservent une vitesse mettant en danger les baleines.
Une chance sur deux de mourir percutée par un bateau
L’extension du champ d’action de cet outil pour protéger les populations de baleines survient au terme d’un mois particulièrement meurtrier pour les cétacés. Depuis début mars, trois baleines ont été tuées à la suite de collisions avec des bateaux au large de la côte est des États-Unis. De son côté, le Chili développerait un système de détection similaire pour ses eaux territoriales.
Au total, on estime à 20.000 le nombre de baleines victimes de l’activité humaine et plus particulièrement du transport maritime. Ce trafic étant amené à augmenter de 250% d’ici à 2050, certaines espèces de baleines se trouvent en danger, notamment la baleine franche de l’Atlantique nord qui ne compte aujourd’hui pas plus de 360 spécimens.
Au niveau local, le dispositif de Whale Safe a montré des résultats encourageants. Le nombre de cas de collisions signalées en Californie est passé de onze en 2021 à quatre en 2022. Cette baisse semble corrélée avec le ralentissement des bateaux dans les zones jugées à risque, comme le canal de Santa Barbara, entre les côtes et les îles états-uniennes de Santa Cruz et Santa Rosa, au large de la Californie.
Les baleines franches de l’Atlantique nord ont longtemps été menacées en raison de la chasse encouragée par la quantité d’huile qu’on pouvait tirer de chaque animal. Aujourd’hui, la moitié de la mortalité de cette espèce s’explique par des collisions avec de gigantesques bateaux. On ne leur a pas demandé, mais il est très probable que les baleines nous détestent et elles auraient bien raison.
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