Pour l’instant, ce superpouvoir ne concerne que les souris.
La perte d’audition touche de nombreuses personnes, notamment les plus âgées: au moins 65% des 65 ans et plus en sont victimes. De récentes recherches dévoilent que les dégâts aux synapses qui relient des cellules auditives sensorielles aux fibres nerveuses auditives seraient la première étape vers la surdité.
Publiée le 27 juin dans la revue scientifique PLOS Biology, une étude a été menée par des chercheurs de l’Institut Kresge de recherche sur l’audition, au sein de l’université du Michigan. D’après leurs travaux, modifier l’expression d’une protéine responsable du maintien de la santé des neurones conduit à un traitement auditif supérieur à la normale, rapporte le média en ligne New Atlas.
Chez les mammifères, la protéine neurotrophine-3 (NTF3) contrôle la survie et la différenciation des neurones. Des études précédentes sur cette protéine ont révélé que la modification de cette dernière entraîne une augmentation du nombre de synapses et donc une nette amélioration du traitement auditif, qui est la capacité du cerveau à analyser et interpréter les informations auditives reçues. À ne pas confondre avec l’audition, qui consiste elle à convertir les ondes sonores en signaux auditifs envoyés au cerveau.
Effrayer des souris pour la science
Des tests de traitement auditif ont été effectués sur des souris en modifiant l’expression de NTF3. Deux groupes de souris, l’un doté de plus de synapses et l’autre de moins, ont été soumis à un test qui consiste à placer une souris dans une chambre avec un bruit de fond puis à émettre un son fort. Parfois, ce coup d’effroi (ou jump scare) est précédé d’un très bref silence, parfois non.
L’équipe de recherche a découvert que la souris sursaute moins lorsqu’elle détecte le silence qui précède le bruit. De plus, les souris avec moins de synapses ont besoin d’un temps de silence plus long pour le détecter. Ce qui amène les scientifiques à penser qu’avoir moins de synapses entraîne un déficit dans le traitement auditif. La réussite des souris avec plus de synapses suggère une capacité à traiter une quantité plus élevée d’informations auditives. Une superouïe donc.
Gabriel Corfas, directeur de l’Institut Kresge de l’université du Michigan et coauteur de l’étude, explique dans un communiqué: «Nous savions que l’apport de NTF3 dans l’oreille interne de jeunes souris augmentait le nombre de synapses entre les cellules ciliées de l’oreille interne et les neurones auditifs, mais nous ne savions pas quel était l’effet sur l’audition. Nous montrons maintenant que les animaux dotés de synapses supplémentaires dans l’oreille interne ont des seuils normaux d’audition […] et qu’ils peuvent traiter les informations auditives de manière supranormale.»
Grâce à ces résultats, les scientifiques espèrent trouver de nouveaux traitements pour certains troubles auditifs, ainsi que pour d’autres maladies neurodégénératives. «Les leçons tirées des études sur l’oreille interne pourraient aider à trouver de nouvelles thérapies pour certaines de ces maladies dévastatrices», témoigne Gabriel Corfas.
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