Après Elisabeth Borne, c’est Laurence Boone, ministre des Affaires européennes, qui a assuré que Paris serait « très vigilant » quant au respect de l’Etat de droit en Italie. Un propos dénoncé par Giorgia Meloni, la future présidente du Conseil.
Les déclarations d’un ministre français qui a confirmé que Paris sera « très vigilant » quant au respect de l’Etat de droit en Italie le 7 octobre ont suscité l’ire de la future présidente du Conseil italien Giorgia Meloni, qui a identifié une « menace inacceptable » dénoncée.
Dans une interview quotidienne La République La ministre des Affaires européennes Laurence Boone, publiée le 7 octobre, s’est interrogée sur la manière dont Paris travaillera avec le prochain gouvernement italien et a répondu : « Nous serons très vigilants dans le respect des valeurs et des règles de l’Etat de droit ». « L’UE a déjà montré sa vigilance envers d’autres pays comme la Hongrie et la Pologne », ajoute-t-elle.
Le futur président du Conseil de la troisième économie de la zone euro, dont le gouvernement doit arriver au pouvoir fin octobre, a dénoncé sur Facebook « une menace d’ingérence inacceptable contre un membre souverain de l’Union européenne ».
« Je suis convaincu que le gouvernement français démentira immédiatement ces déclarations », a déclaré Giorgia Meloni. « L’ère des gouvernements dirigés par le PD » [Parti démocrate, principal parti de centre-gauche] la recherche de protection à l’étranger est terminée, je pense que c’est clair pour tout le monde, tant en Italie qu’à l’étranger », conclut-elle.
Ces déclarations répondent également aux inquiétudes déjà exprimées par Elisabeth Borne, qui avait provoqué la colère de Giorgia Meloni, dont le parti Fratelli d’Italia a remporté les élections législatives du 25 septembre. Le 26 septembre, au lendemain de la victoire de la coalition italienne menée par Fratelli d’Italia, Elisabeth Borne a prévenu que la France serait « attentive » au « respect » des droits humains et du droit des femmes à l’avortement. Par ses déclarations, la ministre Laurence Boone répond « à la bévue de la Première ministre Elisabeth Borne », selon Giorgia Meloni.
En conférence de presse le 7 octobre, Emmanuel Macron a répondu à la polémique en assurant vouloir travailler « de bonne volonté » avec le futur locataire du Palais Chigi, quel qu’il soit. « Ce n’est pas le président de la France qui élit le président du Conseil italien. Il est le résultat du vote du peuple italien et sera nommé par le président de la République, Sergio Mattarella, conformément à la Constitution italienne », a-t-il déclaré. «Je travaillerai avec la bonne personne qui sera le fruit des résultats des élections et je travaillerai avec la meilleure volonté, mais je ne changerai pas non plus mes valeurs et mes principes. Jusqu’à présent, j’ai toujours pu aller de l’avant », a-t-il ajouté.
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