Quasiment toute la génération Z utiliserait l'IA au travail, d'après un sondage de Google

Il y a de fortes chances pour que si votre travail vous impose de rester assis derrière un écran d’ordinateur toute la journée, vous ayez déjà utilisé l’intelligence artificielle (IA). Si vous êtes un jeune actif de la gen Z, c’est même une quasi-certitude. D’après un sondage révélé par Google et rapporté par le média en ligne Quartz, 82% des jeunes travailleurs ont déclaré utiliser l’IA professionnellement. Les travailleurs de la connaissance (avocats, publicitaires, journalistes, scientifiques, etc.) issus de la génération Z (nés entre la fin des années 1990 et la fin des années 2000), mais aussi de la génération Y, l’utiliseraient déjà d’une manière ou d’une autre.

L’enquête publiée lundi 25 novembre par Google Workspace affirme que 82% des jeunes adultes qui occupent un poste de direction s’appuient sur l’IA. 93% de ces travailleurs issus de la génération Z et 79% de ceux de la génération Y déclarent même utiliser deux outils d’IA différents (ou plus) chaque semaine. Pour arriver à ces conclusions, 1.005 travailleurs américains âgés de 22 à 39 ans ont été interrogés par l’institut The Harris Poll pour le compte de Google Workspace. Tous avaient un point commun: ils occupent ou comptent occuper prochainement un poste de direction.

Chaque corps de métier semble y trouver son compte, pour des tâches diverses allant de la réécriture de prise de notes à la traduction, en passant par la synthèse de documents. Une majorité des sondés (86%) affirme que l’intelligence artificielle permettrait aux personnes en position de direction de devenir de meilleurs manageurs. Simple coup de pouce gadget ou vrai assistant, la question semble tranchée pour les plus jeunes des travailleurs: 98% pensent que l’IA aura un impact sur leur secteur et sur leur lieu de travail dans les cinq années à venir.

«Prompter» avec prudence

«L’avenir du travail est déjà là et il est alimenté par l’IA, estime Yulie Kwon Kim, vice-présidente produit chez Google Workspace. Les leaders émergents ne se contentent pas de plaider en faveur de l’IA. Ils déploient cette technologie de manière significative, qu’il s’agisse d’améliorer la communication avec leurs collègues ou de dégager du temps pour des tâches stratégiques.»

On comprend l’enthousiasme de Yulie Kwon Kim, dont l’entreprise a des billes dans le secteur, mais l’utilisation de l’IA dans le monde du travail fait encore débat dans de nombreux domaines. Sans même évoquer son rôle grandissant dans le graphisme et la création de visuels, le simple rôle d’assistant «textuel» de ChatGPT est souvent mal vu et nombreuses sont les entreprises à interdire ou restreindre son utilisation. Une prudence logique –tant cette technologie est encore méconnue– qui pourrait permettre progressivement à chaque corps de métier de poser les jalons d’une utilisation saine et raisonnée, du moins on l’espère.

Il serait idiot de se priver des atouts organisationnels des chatbots nourris à l’IA, qui peuvent rationaliser des tâches de rédaction ou de relecture pénibles, répétitives et fastidieuses. Mais il est aussi très facile de détourner la puissance de tels outils de manière bien moins appropriée, en leur conférant un rôle trop important dans la création de contenu ou en leur accordant trop de confiance. Par exemple, le journalisme, qui se doit avant tout de respecter un contrat de véracité et d’authenticité avec son lectorat, doit se méfier des erreurs actuelles encore courantes données par les grands modèles de langage (LLM).

Un constat tout aussi vrai dans l’enseignement, chez les avocats ou les médecins. «Certains employeurs, dont JPMorgan Chase et Apple, ont imposé des restrictions sur l’utilisation de ChatGPT en raison de préoccupations liées à l’usage inapproprié des outils, relève Quartz. L’un des principaux points sensibles concerne les “hallucinations”, lorsque les outils d’IA générative produisent des réponses incorrectes, trompeuses ou inventées.» Des garde-fous qui n’empêcheront visiblement pas l’installation progressive de l’IA dans nos vies, professionnelles comme personnelles.