Protection des données : l’UE inflige une amende de 265 millions d’euros à Meta

Le géant américain des médias sociaux Meta, la maison mère de Facebook, a été condamné à une amende de 265 millions d’euros par le régulateur irlandais au nom de l’UE pour protection insuffisante des données des utilisateurs.

Suite à une enquête « sur Meta Platforms Ireland Limited [MPIL, filiale de Meta]organisme qui contrôle les données du réseau social Facebook », la Data Protection Commission (DPC) – l’autorité irlandaise de protection des données – a infligé une amende de 265 millions d’euros au géant américain des réseaux sociaux « et une série de mesures correctives.

En avril 2021, la police irlandaise a annoncé l’ouverture d’une enquête sur Facebook au nom de l’UE, suite à la révélation d’un piratage informatique dans les données de plus de 530 millions d’utilisateurs à partir de 2019.

Cela s’est concentré sur les applications « Facebook Search, Facebook Messenger Contact Importer et Instagram Contact Importer […] entre le 25 mai 2018 et septembre 2019 », et a recherché si Meta avait suffisamment protégé les données de ses utilisateurs au regard de la réglementation européenne.

Le siège européen de Facebook se trouve en Irlande, comme de nombreux géants de la Silicon Valley, il appartient donc au régulateur irlandais d’enquêter sur eux au nom de l’Union européenne (UE). La décision d’infliger une amende à Meta et à ses filiales concernées a été prise le 25 novembre à la suite de constatations d' »infractions à la réglementation européenne (GDPR) », rapporte la DPC.

Profils de pillage

Le piratage avait utilisé une méthode connue sous le nom de « grattage », ou pillage de profils Facebook, via un logiciel qui imite la fonctionnalité du réseau qui permet aux membres de trouver facilement des amis en grattant des listes de contacts.

« La protection des informations personnelles des personnes est essentielle au fonctionnement de notre entreprise », a déclaré un porte-parole de Meta. « C’est pourquoi nous avons pleinement coopéré avec la Commission de protection des données sur cette question importante. Nous avons apporté des modifications à nos systèmes », a-t-il ajouté.

Lancé en 2018, le GDPR donne aux régulateurs plus de pouvoir pour protéger les consommateurs de la domination de Facebook, Google, Apple, Twitter et d’autres qui, attirés par des taxes favorables, ont choisi l’Irlande comme base d’accueil en Europe. Les régulateurs peuvent imposer une amende pouvant aller jusqu’à 4% du chiffre d’affaires global de ces groupes. Dans le cas de Facebook, les données piratées en question ont été en partie publiées sur un forum de hackers début avril et ce piratage est l’œuvre d' »acteurs malveillants », explique Facebook.

Le groupe dirigé par Mark Zuckerberg traverse une période délicate. Meta a annoncé début novembre un plan de licenciement global qui a entraîné la suppression de 11 000 emplois, soit environ 13% de ses effectifs. Les licenciements touchent toutes les divisions, que ce soit les réseaux Facebook et Instagram, la messagerie WhatsApp ou les salariés développant le métaverse, cet univers parallèle censé être l’avenir d’internet. Les embauches seront également gelées jusqu’à fin mars 2023.