L’officier de police numérique irlandais, agissant au nom de l’UE, a infligé une amende de 390 millions d’euros à la société mère de Facebook pour violation du règlement européen sur les données (RGPD)
Le groupe Meta, la maison mère de Facebook, a été condamné le 4 janvier à deux lourdes amendes d’un montant total de 390 millions d’euros pour violation du règlement européen sur les données (RGPD), a annoncé le régulateur irlandais, agissant au nom de l’entreprise, à l’Union européenne (UE). .
La Commission irlandaise de protection des données (DPC) a précisé dans un communiqué que Meta avait « enfreint ses obligations de transparence » et s’appuyait sur une base juridique incorrecte « pour le traitement des données personnelles à des fins publicitaires ».
Cette sanction fait suite à l’approbation début décembre de trois décisions contraignantes par le Comité européen de la protection des données (CEPD), le régulateur européen du secteur. L’une d’entre elles, liée à WhatsApp, a ensuite été notifiée à la DPC et fera l’objet d’une décision dans la semaine à venir.
Les défenseurs de la vie privée satisfaits
Le groupe de protection de la vie privée Noyb, qui a déposé les trois plaintes contre le groupe, avait accusé Meta de réinterpréter le consentement « comme un simple contrat civil », qui interdit le refus des publicités ciblées.
En octobre 2021, l’autorité irlandaise avait initialement proposé un projet de décision qui confirmait la base juridique utilisée par Facebook et proposait une amende de 26 à 36 millions d’euros pour manque de transparence.
La Cnil française et d’autres régulateurs avaient exprimé leur désaccord avec ce projet de sanction, jugé beaucoup trop faible. Ils avaient demandé au CEPD d’évaluer le litige, et ce dernier était d’accord avec eux sur la question de la base juridique.
L’association Noyb s’est félicitée d’une décision qui, selon elle, obligera Meta à mettre en place « une option de consentement oui/non » pour l’utilisation des données personnelles de ses utilisateurs, si l’entreprise ne serait autrement pas « en mesure d’utiliser leurs données à des fins de publicité personnalisée ».
« Déçu », lance Meta
Meta s’est dit « déçu » des décisions et a indiqué qu’il avait l’intention de faire appel, « à la fois sur les motifs et sur les amendes », dans un communiqué à l’AFP. « Le débat autour des bases juridiques » du traitement des données personnelles « dure depuis un certain temps et les entreprises sont confrontées à un manque de certitude réglementaire à ce sujet », a déclaré la société.
« Ces décisions n’empêchent pas la publicité ciblée ou personnalisée », et « les annonceurs peuvent continuer à utiliser nos plateformes pour atteindre des clients potentiels, développer leur activité et créer de nouveaux marchés », a ajouté Meta.
L’Irish Constable a infligé au géant californien une amende de 405 millions d’euros en septembre pour des erreurs dans le traitement des données des mineurs, et de 265 millions d’euros en novembre pour ne pas avoir correctement protégé les données de ses utilisateurs.
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