Prix ​​du pétrole plafonnés : une « déstabilisation » sans impact sur le conflit ukrainien, selon Moscou

Alors que les Occidentaux viennent de franchir le plafond des prix du pétrole russe, le porte-parole du Kremlin a estimé que la mesure n’affecterait pas l’opération militaire en Ukraine, mais déstabiliserait le marché de l’énergie.

L’offensive économique occidentale contre la Russie a pris une nouvelle dimension le 5 décembre avec l’entrée en vigueur du plafond des prix du pétrole russe dans les pays du G7 et de l’UE, ainsi qu’en Australie. Si la mesure vise à limiter les revenus de la Russie issus de cet hydrocarbure et à affaiblir ainsi sa position dans le conflit en Ukraine – tout en assurant qu’elle continue d’approvisionner le marché mondial – les conséquences restent pour le moins incertaines.

L’offensive russe en Ukraine ne serait pas « touchée »

Selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, l’opération militaire russe ne sera pas affectée car l’économie du pays dispose de « toutes les capacités nécessaires » pour la financer. « De telles mesures n’auront aucun effet », a-t-il souligné dans une déclaration à la presse le 5 décembre. Et tout comme les sanctions économiques qui ont frappé les pays qui les ont imposées comme un boomerang, des effets indésirables ne peuvent être exclus, dit-il. « [Ces mesures] va évidemment affecter la stabilité du marché mondial de l’énergie et provoquer une déstabilisation totale », a-t-il souligné, expliquant que Moscou préparait des mesures de rétorsion.

A ce titre, le Kremlin a déjà prévenu qu’il ne fournirait plus de pétrole aux pays utilisant ce mécanisme de plafonnement, une position réaffirmée le 4 décembre par le vice-Premier ministre russe en charge de l’Energie, Alexander Novak. Cité par les agences de presse russes, ce dernier a déclaré que la Russie travaillait sur des mécanismes pour interdire l’utilisation de l’outil de plafonnement « quel que soit le niveau fixé ». « Une telle ingérence ne peut que conduire à une plus grande déstabilisation du marché et à la rareté des ressources énergétiques », a-t-il averti.

Ce mécanisme de plafonnement garantit ainsi que seul le pétrole vendu à un prix égal ou inférieur à 60 USD le baril puisse continuer à être fourni, après quoi il est interdit aux entreprises basées dans les pays de l’UE, du G7 et en Australie de fournir des services facilitant le transport maritime. transports (commerce, fret, assurances, armateurs, etc.).

En effet, les pays du G7 fournissent des services d’assurance pour 90 % des cargaisons mondiales et l’UE est un acteur majeur du fret maritime – d’où leur capacité à faire passer cette limite sur le pétrole fourni à la plupart des clients de la Russie à travers le monde.

L’activation de ce plafond coïncide également avec l’entrée en vigueur d’un embargo de l’UE sur le pétrole russe transporté par voie maritime, quelques mois après l’embargo déjà décidé par les États-Unis et le Canada. La Russie étant le deuxième exportateur mondial de pétrole brut, les Occidentaux estiment que sans cette limite, il serait facile pour Moscou de trouver de nouveaux acheteurs aux prix du marché.