La diplomatie polonaise a déclaré que l’OTAN envisageait la possibilité d’abattre les missiles russes qui s’approcheraient trop des frontières de l’Alliance atlantique, deux jours après que la Pologne a accusé la Russie d’une violation de son espace aérien par l’un d’entre eux. L’ambassadeur russe à Varsovie a dénoncé l’absence de preuves.
Le 26 mars, le vice-ministre polonais des Affaires étrangères Andrzej Szejna a affirmé à la radio locale RMF24 que «divers concepts» étaient en cours d’analyse au sein de l’Alliance atlantique, «y compris le fait d’abattre ces missiles quand ils sont très proches des frontières de l’OTAN», dont la Pologne est membre.
Varsovie avait indiqué le 24 mars qu’un missile de croisière russe tiré pendant la nuit vers des villes de l’ouest de l’Ukraine avait pénétré l’espace aérien polonais pendant 39 secondes.
Le ministre polonais de la Défense a assuré que son pays avait activé tous ses systèmes antiaériens et que le missile aurait été abattu s’il y avait eu la moindre indication qu’il se dirigeait vers une cible en territoire polonais.
L’ambassadeur russe dénonce l’absence de preuves
«Mais cela ne pourrait se faire qu’avec l’accord de la partie ukrainienne et en prenant en compte les conséquences internationales», a ajouté Andrzej Szejna.
Le 25 mars, Sergueï Andreïev, l’ambassadeur de Russie en Pologne, a ignoré une convocation officielle au ministère des Affaires étrangères polonais suite à l’incident du missile, jugeant «absurde» de discuter du problème faute de «preuves».
La Pologne a ensuite indiqué que le ministre des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski avait discuté du sujet avec le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.
L’OTAN se targue d’avoir renforcé ses positions, «notamment en Pologne»
Durant l’entretien téléphonique, le dirigeant norvégien «a rappelé que l’OTAN avait considérablement augmenté sa vigilance et renforcé ses positions sur le flanc est de l’Alliance, notamment en Pologne», a indiqué le 25 mars un haut responsable de l’organisation.
La Pologne avait déjà signalé fin décembre qu’un missile russe avait pénétré dans son espace aérien avant de le quitter quelques minutes après, en direction de l’Ukraine.
Un an plus tôt, en décembre 2022, un autre missile de croisière russe KH-55, capable de transporter des têtes nucléaires, était tombé en Pologne, mais ses restes n’avaient été retrouvés qu’en avril 2023 par un passant dans une forêt près de Bydgoszcz, dans le nord, à environ 500 kilomètres de la frontière orientale du pays.
Et en novembre 2022, deux personnes avaient été tuées lorsqu’un missile antiaérien ukrainien était tombé sur le village polonais de Przewodow, proche de la frontière ukrainienne.
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