Laurent Fontaine et Pascal Bataille sont animateurs et producteurs de télévision. Presque 20 ans après l’arrêt sur TF1 de leur émission culte : “Y’a que la vérité qui compte” (2002-2006) et une renaissance sur YouTube en 2020 à base de rediffusions, les deux acolytes se préparent à revenir sur l’antenne de C8 vendredi 13 octobre 2023 à 21h20 avec, cette fois-ci, des inédits. franceinfo : Est-ce que vous avez envisagé de refaire “Y’a que la vérité qui compte” soit tout seul, soit avec quelqu’un d’autre. Laurent Fontaine : Jamais, j’espère que c’est pareil pour Pascal. Soit on ne fait pas cette émission mais si on la fait, on la fait ensemble évidemment. Cette notre bébé donc papa et maman sont au rendez-vous ! Pascal Bataille : On fête nos 40 ans d’amitié en 2023. Plus de 30 ans de collaboration professionnelle donc, c’est quand même assez rare. Et puis évidemment, des moments de divergences où ça a été plus tendu. On a été amis avant de travailler ensemble. On a d’ailleurs construit cette relation professionnelle sur les bases de notre amitié et pas l’inverse. Le concept de “Y’a que la vérité qui compte”, ce sont des gens qui viennent sur le plateau pour vous demander de retrouver un membre de leur famille, un ami, un amour pour se réconcilier. Vous retrouvez la personne et elle a le choix entre ouvrir le rideau ou le laisser fermer. Cette émission s’est arrêtée en 2006 sur TF1. Pourquoi s’est-elle arrêtée au bout de quatre ans ? Laurent Fontaine : Parce que c’était une époque où TF1, déjà avec la concurrence de la TNT, du digital, voyait ses parts de marché se réduire. Je pense que c’était pour des raisons économiques. Beaucoup de séries ont été mises à l’antenne comme “Docteur House” qui occupait parfois des soirées entières et toutes les cases de deuxième partie de soirée ont été remplacées par de la fiction, ce qui est beaucoup moins cher pour la chaîne. En 2020, des anciennes émissions de “Y’a que la vérité qui compte”, ont été mises sur YouTube. Et là, vous vous rendez compte qu’il y a plein de gens qui regardent et qui sont nostalgiques de cette époque. Ça s’est passé comme ça ? Pascal Bataille : On s’attendait aux nostalgiques et tous les jours ou presque, on avait des gens qui nous disaient : Ça serait bien que l’émission revienne. Pourquoi avez-vous arrêté ? La vraie surprise, c’est qu’on a toute une nouvelle génération qui s’est mise à regarder l’émission sur YouTube, Facebook, TiKTok, etc. La génération des 12-25 qui ne connaissaient pas l’émission à l’époque. Laurent Fontaine : Cyril Hanouna nous en parle déjà depuis quelque temps, depuis déjà cinq six ans. Cyril nous dit : Faut absolument refaire cette émission. Il était fan de l’émission dans les années 2000. On en a donc souvent parlé et parce qu’elles ont eu du succès sur le digital, on s’est mis autour d’une table et on a discuté avec C8, cela a été assez simple de se dire : On remet cette émission à l’antenne. “On a fait une année de best-of, on a commenté les plus belles histoires de notre époque et ça a cartonné. On s’est dit : Allez, on fait une nouvelle version.” Pascal Bataille : La demande la plus folle demeurera toujours celle de ce steward qui était tombé amoureux d’une passagère pendant un vol entre les États-Unis et Paris et qui ne connaissait rien de cette passagère, à part son numéro de siège, et qui nous a demandé de la retrouver. On a fait venir cette personne sur le plateau. Ça reste une des séquences cultes de l’émission. Elle a ouvert le rideau. Ils ont vécu une petite histoire qui n’a pas duré longtemps. Après, on a des séquences extrêmement émouvantes, des parents, des enfants qui se retrouvent, qui ne se sont jamais vus puisqu’il y a eu abandon. Mais en termes de demandes saugrenues, je pense que c’était la plus saugrenue. La différence, désormais, c’est qu’il y a les réseaux sociaux. Ce n’était pas le cas pour l’ancienne version. Laurent Fontaine : On a pris une grande précaution, c’est de préparer nos témoins en leur disant : Attention, il y a 20 ans, quand on passait dans l’émission et qu’on prenait un rideau, eh bien, on était un peu la star de son quartier. On se faisait peut-être un peu chambrer au bar du matin en mangeant son croissant. Aujourd’hui, il y a les réseaux sociaux. Tout ça a été évidemment bien réfléchi. Les gens sont tout à fait à même de prendre leurs responsabilités. On ne manipule pas les gens, on prend des gens qui ont eu une histoire à raconter et qui portent cette histoire et qui sont en pleine conscience de ce qu’ils font quand ils passent chez Bataille et Fontaine. Pascal Bataille : On oublie souvent, c’est que le rideau est fermé dans la vraie vie. La démarche que les gens font, c’est d’essayer de le faire ouvrir. C’est pour ça qu’ils ont besoin de passer dans l’émission. Même si la réponse reste négative, ils ont au moins la réponse et peuvent faire le travail de deuil. Sur C8, on ne va pas se mentir, vous ne ferez pas les mêmes score que sur TF1 ! Vous espérez combien de téléspectateurs ? Laurent Fontaine : Si on fait déjà ce qu’on a fait l’an dernier, on sera très content. On a fait 700 000 en moyenne tous les jeudis soir l’an dernier avec nos best of.
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