Environ 500 employés menacent de démissionner si le cofondateur et ancien PDG de l’entreprise ne revient pas.
Si la tech ou l’intelligence artificielle (IA) vous intéressent un minimum, vous avez sûrement dû vivre un week-end rythmé par l’affaire OpenAI. En quelques heures, l’entreprise pionnière et leader dans le domaine de l’IA avec ChatGPT vient de s’enfoncer dans le chaos.
Vendredi 17 novembre, le conseil d’administration d’OpenAI licenciait avec fracas Sam Altman, son PDG et cofondateur. Dans un communiqué actant cette éviction, le bureau directeur reprochait à l’entrepreneur de 38 ans de ne «pas avoir toujours été honnête dans ses communications avec le conseil d’administration, ce qui a entravé sa capacité à exercer ses responsabilités», déclarant même ne plus avoir «confiance en sa capacité à continuer à diriger OpenAI».
Dans la foulée, Greg Brockman, ancien président et également cofondateur d’OpenAI, a lui aussi claqué la porte pour protester contre le départ de Sam Altman. Seulement, le week-end était loin d’être fini… La PDG par intérim, Mira Murati, laissait entendre, quelques heures à peine après le départ de Sam Altman, que ce dernier (ainsi que Greg Brockman) pourrait finalement réintégrer la société.
Et puis finalement non –on vous avait prévenu, ça va très vite… Après deux jours mouvementés, on a appris ce lundi 20 novembre que Sam Altman, une partie de son équipe et Greg Brockman continueraient à plancher sur l’IA… mais chez Microsoft, qui collaborait déjà avec OpenAI dans le cadre d’un partenariat autour de l’IA et qui réalise là un superbe coup au mercato.
the mission continues https://t.co/d1pHiFxcSe
— Sam Altman (@sama) November 20, 2023
Attendez, c’est pas fini
On pensait l’affaire réglée. Emmett Shear, cofondateur et ancien patron de Twitch (jusqu’en mars 2023), a été annoncé comme remplaçant par intérim de Sam Altman aux manettes d’OpenAI. Par la voix de son directeur général Satya Nadella, Microsoft se félicitait de son côté de l’arrivée de Sam Altman et Greg Brockman. Et tout internet pouvait tranquillement reprendre son souffle et essayer de comprendre ce qu’il venait de se passer.
Sauf que ce n’est pas vraiment fini, car la révolte gronde au sein des équipes d’OpenAI. Dans une lettre adressée au comité de direction ce lundi 20 novembre, environ 500 employés menacent de quitter le navire, à moins que le comité directeur actuel ne démissionne et que Sam Altman et Greg Brockman ne soient réintégrés, comme le rapporte le site du magazine Wired.
«Le processus par lequel vous avez licencié Sam Altman et retiré Greg Brockman du conseil d’administration a mis en danger tout ce travail et compromis notre mission et notre entreprise, explique cette lettre. Votre comportement a clairement montré que vous n’aviez pas la compétence nécessaire pour superviser OpenAI.» Ça a le mérite d’être clair.
Breaking: 505 of 700 employees @OpenAI tell the board to resign. pic.twitter.com/M4D0RX3Q7a
— Kara Swisher (@karaswisher) November 20, 2023
Étonnamment, un des signataires de cette lettre n’est autre qu’Ilya Sutskever, directeur technique et scientifique de l’entreprise, lui aussi cofondateur d’OpenAI et membre du conseil d’administration, qui a été accusé d’avoir participé activement au coup de force contre Sam Altman vendredi dernier.
Peu de temps avant la publication de la lettre, Ilya Sutskever a exprimé des remords sur X (anciennement Twitter): «Je regrette profondément ma participation aux actions du conseil d’administration. Je n’ai jamais eu l’intention de nuire à OpenAI. J’aime tout ce que nous avons construit ensemble et je ferai tout en mon pouvoir pour réunir l’entreprise.»
Sam Altman ne reviendra sans doute pas chez OpenAI, la porte semblant désormais close de son côté. Mais son ancienne start-up se relèvera-t-elle de son départ? Ça reste à voir.
#Nouveau #rebondissement #chez #OpenAI #après #licenciement #Sam #Altman #korii.slate.fr