Multi-nationalité, naturalisation facilitée… L’Allemagne veut devenir « un pays d’immigration »

Pour attirer les travailleurs étrangers qualifiés qu’elle juge essentiels à son économie, l’Allemagne vise à réduire les obstacles bureaucratiques à l’immigration, à accélérer les délais de naturalisation et à permettre la pluralité des nationalités.

Selon un projet présenté par le gouvernement allemand le 7 septembre, Berlin vise à accroître l’attractivité du pays pour les travailleurs qualifiés étrangers. Selon l’AFP, la pénurie de main-d’œuvre serait en effet l’un des plus gros problèmes de la première économie européenne et menacerait même son potentiel de croissance dans les années à venir.

« Pour de nombreuses entreprises, la recherche de travailleurs qualifiés est déjà un enjeu existentiel », a souligné le ministre du Travail Hubertus Heil lors d’un séminaire avec les syndicats et le patronat consacré à cette question. Selon le document stratégique du gouvernement visant à inverser la tendance, l’Allemagne devrait apparaître comme « un pays d’immigration attractif dans la compétition internationale pour les travailleurs qualifiés ».

« Nous devons […] promouvoir que l’Allemagne est un pays cosmopolite »

Les conditions-cadres de l’immigration doivent être améliorées « afin que les travailleurs qualifiés étrangers et leurs familles souhaitent vivre et travailler en Allemagne », explique le document.

« Le gouvernement fédéral veut autoriser les nationalités multiples et faciliter la naturalisation. La naturalisation n’est désormais possible qu’après cinq ans et trois ans en cas de réalisations particulières d’intégration », est-il également écrit.

Le gouvernement de coalition du social-démocrate Olaf Scholz avec les Verts et les libéraux prévoit de proposer des modifications législatives dans les mois à venir. Parmi les simplifications à envisager, les employeurs ont proposé de supprimer l’obligation de vérifier les compétences linguistiques des travailleurs étrangers par « les autorités, qui sont déjà débordées à cet égard ».

« Nous devons être beaucoup plus ouverts à l’immigration et promouvoir que l’Allemagne est un pays cosmopolite avec des emplois intéressants et de qualité », a résumé le ministre de l’Economie Habeck.

Berlin vise également à attirer davantage de femmes sur le marché du travail en réformant le système fiscal et l’offre de crèches dans un pays en retard dans l’offre de structures d’éducation de la petite enfance.

Confrontée à une population vieillissante, l’Allemagne manque notamment des travailleurs nécessaires pour mener la transition numérique et énergétique de son économie. Selon l’Office du travail, quelque 887 000 emplois attendaient d’être pourvus en août, soit 108 000 de plus que l’an dernier. Selon le document présenté le 7 septembre, le gouvernement estime que d’ici 2026, il y aura une pénurie de travailleurs qualifiés d’environ 240 000.