
Medhi Narjissi emporté à 17 ans : sa soeur absente de l’hommage, ses parents ont quitté hâtivement le Stade de France

Si le match entre la France et le Pays de Galles a été une belle fête pour le rugby français et pour les coéquipiers d’Antoine Dupont sur le terrain, avec une superbe victoire 43 à 0 pour les joueurs de Fabien Galthié, l’avant-match a été chargé d’émotions. Pour ce tout premier match du Tournoi des Six Nations, la Fédération française de rugby (FFR) a tenu à rendre un bel hommage à un jeune espoir de son sport, Medhi Narjissi. Parti avec l’équipe de France des moins de 18 ans en Afrique du Sud l’été dernier pour un stage de préparation, le jeune rugbyman du Stade toulousain est porté disparu dans de graves circonstances après avoir été emporté par de très violentes vagues.
Medhi Narjissi se trouve alors sur l’une des plages d’une crique du cap de Bonne-Espérance réputée très dangereuse, et après plusieurs jours, voire semaines, de recherches, toujours aucune trace du jeune rugbyman. Dans cette affaire, le parquet d’Agen a pris une décision qui change beaucoup de choses en prenant “un réquisitoire introductif à des fins d’ouverture d’une information judiciaire pour homicide involontaire”, d’après les informations de Sud Ouest. Loin de l’enquête policière, les parents du jeune homme étaient donc au Stade de France ce vendredi 31 janvier pour l’hommage rendu à leur fils par tout le rugby français. Juste avant les hymnes des deux nations, une minute d’applaudissement a eu lieu alors que Jalil et Valérie Narjissi se trouvaient au centre du terrain, aux côtés du président de la FFR, Florian Grill.
Sur l’un des écrans du stade, une photo de Medhi Narjissi et un message : “Tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout là où on est. On t’aime Medhi”. Un moment forcément dur à vivre pour les parents du rugbyman disparu, qui ont évoqué la scène fatidique qui a coûté la vie à leur fils, il y a quelques temps. Dans une interview accordée au Parisien, Jalil Narjissi confie que lui et sa femme n’ont pas pu rester assister à la rencontre. “Je ne peux plus. Pour moi, c’est fini. C’était avec Medhi. Le rugby m’a tout donné et il m’a tout pris. Nous ne sommes pas restés au Stade de France après l’hommage. Il était impossible pour nous de regarder ce match”, indique-t-il, avant d’ajouter : “Le rugby, c’est terminé pour moi. Je le vivais à travers mon fils. Aujourd’hui, c’est une souffrance, c’est beaucoup trop douloureux. C’est impossible. Cette histoire a détruit un enfant, une famille.”
Un hommage émouvant auquel n’a pas assisté Inès (23 ans), la sœur de Medhi Narjissi, disparu en mer à seulement 17 ans, comme l’explique Jalil à nos confrères. “On en a discuté avec elle. On a préféré la préserver. Elle a besoin de se reconstruire”, précise-t-il.
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