Décidément, on ne laissera rien de propre dans l’univers.
Des débris dans l’espace? Dans l’immensité galactique, qui cela pourrait-il bien gêner? Apparemment, ils pourraient tout de même nous retomber dessus. Le karma est têtu, et tout indique que l’être humain est désormais en mesure de polluer sa propre planète depuis l’espace, comme nous l’apprend cet article du site américain Insider. Et ça, c’est très fort.
Une étude, publiée le 16 octobre dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences et menée par des chercheurs de l’université Purdue (Indiana), indique la présence de différents alliages et de métaux polluants (aluminium, lithium, cuivre, plomb) parmi les particules en suspension dans la stratosphère. Des échantillons avaient été prélevés à près de 12 miles (environ 19 kilomètres) d’altitude par des avions spécialement équipés.
L’origine de ces débris ne fait pas trop de doute: l’équipe de chercheurs a détecté une vingtaine d’éléments dans des proportions similaires à celles utilisées dans les alliages des engins spatiaux. C’est donc lors du lancement et surtout du retour de ces appareils que des particules se détachent. Ces débris ne représentent pas un danger au sol, mais peuvent avoir un impact sur cette partie de l’atmosphère.
La stratosphère est en effet une des couches traversées, à l’aller et au retour, par les satellites mis en orbite autour de la Terre. Cette zone située entre une dizaine et une cinquantaine de kilomètres d’altitude contient notamment la couche d’ozone (ou ozonosphère), qui absorbe la plus grande partie du rayonnement solaire ultraviolet. Il est donc vital de la protéger, mais ces métaux pourraient contribuer à la détériorer, surtout avec le trafic croissant d’engins envoyés dans l’espace.
A-t-on arrêté les aérosols pour rien?
La couche d’ozone n’a pas attendu des embouteillages de satellites pour être menacée par l’activité humaine: l’usage inconsidéré de certains produits contribue à réduire cette protection de notre atmosphère. À ce rythme, on nous promet un trou béant dans ce bouclier et moult cancers de la peau.
Les plus anciens (ou plutôt les moins jeunes) s’en souviennent aisément, le fameux «trou dans la couche d’ozone» est devenu un véritable enjeu à la fin du XXe siècle. Les décisions, comme l’interdiction des chlorofluorocarbures dans les réfrigérateurs et les sprays, ont porté leurs fruits depuis 1987 et la signature d’un traité, appelé protocole de Montréal. En effet, le trou dans la couche d’ozone est en train de se résorber –profitons-en, on n’a pas tellement de petites victoires écologiques à célébrer.
Le phénomène pourrait prendre de l’ampleur avec la multiplication des envois d’engins dans l’espace: l’étude évoque en guise d’estimation le nombre de 50.000 satellites supplémentaires mis en orbite d’ici à 2030. On devine que le sempiternel débat entre les pays qui en ont profité sans trop se poser de questions et ceux qui ne comprendraient pas que l’on freine leur développement au nom d’un danger environnemental est inéluctable.
Pour cette génération héroïque qui a su se priver d’aérosols et se mettre au déodorant à bille, la pilule risque de mal passer s’il s’avère que tous les efforts consentis sont réduits à néant par des engins spatiaux qui ne savent pas se tenir dans la stratosphère. Encore une fois: on n’a pas énormément de petites victoires écologiques, ne nous enlevez pas celle-ci…
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