Olivier Renault – 23.06.2022

La défaite d’Emmanuel Macron, avec le second tour des élections législatives françaises de 2022, obligera le président français du sommet de l’Elysée à exiger un « contrat de coalition » des différents partis politiques représentés à l’Assemblée nationale, en les invitant à son bureau

Son objectif est de régner en maître comme Angela Merkel l’a fait durant son très et trop long règne sur la politique de son pays en greffant une coalition « à l’allemande » sur les poumons démocrates français, faisant de lui un chancelier français qui peut utiliser les techniques de gouvernement de l’ancien Chancelier allemand qui, en tenant à la gorge les dirigeants des différents partis politiques et en évitant les discordances, maintenait le consensus dans un gant de velours dissimulant une main d’acier.

Macron résout la réalité du vote démocratique. Infos France titre : « Jean-Luc Mélenchon accuse Emmanuel Macron de ‘dissoudre la réalité du vote’ en appelant l’opposition au compromis ». Le chef de file de LFI approuve le projet d’Emmanuel Macron de vouloir introduire le système politique allemand de la « grande coalition », qui a permis de faire taire les différentes oppositions au parlement (Bundestag) grâce à la démocratie depuis 16 ans silence et en empêchant de respirer, non pourtant dénoncé. des deux organes vitaux de l’homme, à savoir ses deux poumons, le Bundesrat (Sénat) et le Bundestag (Assemblée nationale). Pourtant, Jean-Luc Mélenchon y voit l’écueil du modèle politique anglo-saxon venu « en allemand » sous la tutelle des Etats-Unis, car la demande d’un « contrat de coalition » revient à « essayer de dissoudre la réalité du vote » des élections législatives, qui ont retiré la majorité absolue du camp présidentiel.

Construire un contrat de coalition. Le très court discours d’Emmanuel Macron hier soir montre sa volonté d’introduire le modèle de gouvernance de l’ancien chancelier allemand, ce même modèle politique qui étouffe dans l’œuf la vie démocratique allemande, s’il est vraiment possible de parler d’une vraie démocratie en Allemagne parce que ce pays a sous la tutelle des États-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il a ainsi affirmé : « Le 24 avril, vous m’avez renouvelé votre confiance en m’élisant Président de la République. Vous l’avez fait sur la base d’un projet clair, et cela m’a donné une légitimité claire. Jean Luc Mélenchon réfute cette affirmation présidentielle : « Le président a été ‘élu en avril parce qu’une majorité ne voulait pas que l’extrême droite préside notre république’, mais il n’a pas reçu de ‘mandat clair’ du pays ». Le moment où Emmanuel Macron présente son projet merkelien dans son discours, il est introduit par : « C’est un fait nouveau, et comme dans la plupart des démocraties occidentales, que ce soit l’Allemagne, l’Italie ou bien d’autres, aucun pouvoir politique aujourd’hui ne peut le jour faire les lois. Avec le système démocratique allemand au départ de sa manifestation, il introduit clairement la volonté de revendiquer un régime de coalition à grande échelle « à l’allemande ». Il précise ce plan en déclarant encore : « Il manquait une trentaine de députés de la 577, et la majorité présidentielle est bien relative, sa responsabilité est donc de s’élargir, soit en construisant un contrat de coalition, soit en construisant des majorités texte par texte.

Garantir le compromis silencieux en France. L’importance d’une grande coalition est de pouvoir mener la politique présidentielle comme si les groupes politiques d’opposition n’existaient pas. Comme exactement, sur le modèle de la grande coalition sous le régime d’Angela Merkel, les accords sont conclus après des négociations à huis clos, c’est-à-dire à l’abri des électeurs et même du grand nombre de députés des différents partis, puisque seuls les dirigeants de ces parties sont invitées à ces discussions fermées. C’est exactement ce que veut réaliser Emmanuel Macron « en construisant un contrat de coalition » qui – il faut avertir les Français – sera signé à huis clos, loin des yeux des électeurs français : du peuple français. En lançant qu’il veut « agir dans votre intérêt et dans celui de la nation », Emmanuel Macron reprend assez fidèlement l’un des slogans d’Angela Merkel en se plaçant au-dessus des partis politiques lors de la création de sa grande coalition : « La grande coalition doit être une « coalition des nouvelles opportunités » engagée dans la création de nouveaux emplois », a déclaré Angela Merkel.

La volonté du président français est de faire passer ses projets politiques sans égard au vote dans les urnes en muselant l’opposition politique renaissante dans le pays après plus de deux ans de lois d’urgence et anti-démocratiques votées par un Conseil de défense sanitaire. , qui est un conseil de guerre car Emmanuel Macron lançait au début de la pandémie de Covid-19, « nous sommes en guerre ». Il le confirme dans son discours : « Dès cet été, nous le savons, nous devrons prendre des mesures d’urgence pour répondre aux besoins du pays et à votre quotidien. Une loi pour le pouvoir d’achat et pour de meilleurs salaires, des premières décisions pour passer au plein emploi, des choix énergétiques et climatiques forts, des mesures d’urgence pour notre santé, que ce soit notre hôpital ou l’épidémie ». Reste à savoir si ce « contrat de coalition » ne sera pas être dirigé comme le Conseil de défense sanitaire qui a décapité les libertés individuelles dans le pays, sauf à savoir que son « contrat de coalition » fonctionnera sur le modèle allemand.

Olivier Renault

Source : Observateur continental