Macron prend ses distances avec Borne sur le RN et estime que le « combat » contre l’extrême droite « ne passe plus par des arguments moraux »

Dans la bataille des semi-conducteurs, le succès de l’intelligence artificielle rebat les cartes de la concurrence « Le bilan social doit mettre en lumière les causes organisationnelles des problèmes sociaux dans les entreprises » « Pour l’opposition turque, la défaite électorale face à Erdogan est surtout une défaite morale et éthique » Jesse Armstrong, créateur de « Succession » : « L’idée était de faire se rencontrer un monde glamour et une esthétique dépouillée » La première ministre avait considéré dimanche que le Rassemblement national était « l’héritier de Pétain ». « Il faut décrédibiliser » le RN « par le fond et les incohérences », a déclaré le chef de l’Etat en conseil des ministres. Le chef de l’Etat a affirmé mardi 30 mai devant le conseil des ministres qu’il ne fallait pas combattre l’extrême droite « par des arguments moraux », prenant ses distances avec Elisabeth Borne, qui avait estimé dimanche que le Rassemblement national (RN) était l’« héritier de Pétain », ont rapporté des participants. « Vous n’arriverez pas à faire croire à des millions de Français qui ont voté pour l’extrême droite que ce sont des fascistes », a lancé le chef de l’Etat en présence de sa première ministre, selon ces participants qui confirment des propos rapportés par Le Parisien et Le Figaro. Emmanuel Macron est intervenu alors que les échanges au conseil des ministres portaient sur les élections locales de dimanche en Espagne, où l’extrême droite s’est imposée comme troisième force politique et pourrait gouverner avec la droite dans de nombreuses régions. Mais s’il n’y a pas fait référence directement, le chef de l’Etat a aussi prononcé ces mots après l’entretien diffusé dimanche par Radio J, dans lequel Elisabeth Borne s’est attaquée au RN. La cheffe du gouvernement avait dit ne pas croire « à la normalisation » du parti de Marine Le Pen. « Je pense qu’il ne faut pas banaliser ses idées, ses idées sont toujours les mêmes. Alors maintenant, le Rassemblement national y met les formes, mais je continue à penser que c’est une idéologie dangereuse », a-t-elle jugé, assurant que le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella était « héritier » de Philippe Pétain, chef du régime de Vichy qui collabora avec l’Allemagne nazie. « Le combat contre l’extrême droite ne passe plus par des arguments moraux », a assuré le Emmanuel Macron en conseil des ministres. Selon lui, « il faut décrédibiliser » le RN « par le fond et les incohérences » plutôt que par des « mots des années 1990 qui ne fonctionnent plus ». L’Elysée a minimisé la dissonance entre M. Macron et Mme Borne, assurant à l’Agence France-Presse que « le président de la République ne recadre jamais la première ministre en conseil des ministres ». M. Macron avait déjà estimé par le passé qu’il fallait « répondre aux défis du pays » pour endiguer la montée du RN. « Marine Le Pen arrivera » au pouvoir « si on ne sait pas répondre aux défis du pays et si on installe une habitude du mensonge ou du déni du réel », avait-il dit fin avril dans Le Parisien. Dimanche, Mme Le Pen avait qualifié d’« infâmes et d’indignes » les propos d’Elisabeth Borne, jugeant qu’ils ne sont « pas acceptables à l’égard du premier parti d’opposition, de ses 88 députés, de ses milliers d’élus et des millions de Français qu’il représente ». Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette). En cliquant sur « Continuer à lire ici » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.