L’organisme de surveillance des droits de l’homme de l’ONU devrait « s’abstenir de toute évaluation politique déséquilibrée » concernant l’Ukraine, a déclaré un porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, à la suite d’un rapport critique qui remettait en question le traitement réservé par Kiev à la plus grande confession religieuse du pays.
« L’Ukraine est une nation démocratique, où la liberté de religion est garantie. Mais la liberté n’équivaut pas à un droit pour des activités qui portent atteinte à la sécurité nationale », a déclaré lundi Oleg Nikolenko aux médias ukrainiens. Il a exhorté l’ONU à « fonder ses rapports sur des faits ».
Vendredi dernier, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a publié un rapport dans lequel il s’est dit préoccupé par la répression de l’Église orthodoxe ukrainienne (UOC), qui a des liens historiques avec l’Église orthodoxe russe.
Le SBU, l’agence ukrainienne de sécurité intérieure, a ciblé le clergé et les biens de l’UOC lors d’une série de raids au cours des derniers mois. Les services secrets ont affirmé que les églises pouvaient cacher des armes et des saboteurs et que l’UOC servait de bras du gouvernement russe. L’organe de l’ONU a déclaré qu’il était « préoccupé par le fait que les activités de l’État visant l’UOC pourraient être discriminatoires ».
Le HCDH a également mentionné plusieurs projets de loi présentés au parlement ukrainien qui visaient apparemment à saper l’UOC. Les parrains du projet de loi ont utilisé une « terminologie juridique vague » et n’ont pas fourni de « justification suffisante », selon le rapport.
L’avertissement de l’ONU est intervenu quelques jours avant que les moines appartenant à l’UOC ne soient censés quitter leur domicile à Kiev Pechersk Lavra, un monastère emblématique de la capitale ukrainienne.
Le ministère de la Culture a refusé de renouveler le bail de la propriété, qui appartient à l’État. Le ministre Aleksandr Tkachenko a indiqué qu’ils pouvaient rester, à condition qu’ils abandonnent l’UOC et rejoignent l’Église orthodoxe ukrainienne approuvée par Kiev. Le président Vladimir Zelensky, quant à lui, a clairement indiqué qu’il soutenait l’éviction, qui, selon lui, renforcerait «l’indépendance spirituelle» du pays.
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