Le coup serait très, très audacieux.
Lundi 15 janvier, l’Ukraine affirmait avoir touché deux avions russes et pas des moindres. La veille, alors qu’ils survolaient le nord de la mer d’Azov, un Beriev A-50 de détection radar a été abattu et un Iliouchine Il-22, qui sert de poste de commandement aéroporté, a été sérieusement endommagé. Deux engins rares… et chers. Le coût des A-50 –au nombre de huit dans l’armée russe avant cette offensive ukrainienne– est évalué à 300 millions de dollars l’unité.
La perte de ces deux appareils pourrait avoir été le résultat d’une attaque menée à l’aide de systèmes de défense antiaérienne à longue MIM-104 Patriot, affirment des experts. Interrogés par Business Insider, certains évoquent une manœuvre impressionnante, quand d’autres, plus sceptiques, la jugent trop audacieuse.
Pour réussir leur coup et potentiellement atteindre la mer d’Azov, située dans la zone sud contrôlée par la Russie, les troupes ukrainiennes auraient déplacé un des rares systèmes de missiles Patriot en leur possession près de la ligne de front dans le sud de l’Ukraine. Un coup risqué, exposant une des armes les plus importantes de leur arsenal aux frappes ennemies.
Rajan Menon, un des responsables au sein du groupe de réflexion américain Defense Priorities, estime que la théorie d’une attaque par un missile sol-air Patriot est la plus crédible, même s’il ne faut pas compter sur l’Ukraine pour confirmer ou invalider l’information. «Ce sont des systèmes précieux et ils ne veulent pas que les Russes les détruisent», déclare Rajan Menon.
Audace ou folie?
«Il est probable que le système de missiles Patriot ait été utilisé car, selon mes connaissances, les forces armées ukrainiennes ne possèdent aucun autre système qui pourrait aller aussi loin derrière les lignes de front», affirme quant à lui Mattias Eken, analyste et expert en défense pour la RAND Corporation, une organisation américaine de conseil et de recherche.
Le Patriot est l’un des systèmes de défense antiaérienne les plus avancés de l’Ukraine et le pays n’en posséderait que cinq. Kiev et le commandement militaire ukrainien les auraient donc placés stratégiquement, en retrait de la ligne de front, pour protéger les villes encore ciblées par les bombardements russes.
Gustav Gressel, expert en défense antimissile au sein du Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), lui, n’y croit pas. À l’heure où l’Ukraine multiplie les efforts auprès de ses alliés occidentaux pour obtenir de l’aide militaire, sacrifier une de ses armes les plus coûteuses et «extrêmement rare» aurait été plus que malvenu. Si vous voulez son avis, lui parierait davantage sur un vieux système défensif soviétique de missiles sol-air: le S-200, dont quelques exemplaires ont été convertis en armes offensives sol-sol.
Quelle que soit la méthode utilisée, c’est un beau coup pour l’Ukraine, affirme Gustav Gressel. Selon lui, toujours cité par Business Insider, «la perte d’un seul de ses A-50 handicaperait déjà grandement la Russie et sa capacité à maintenir une patrouille en vol à tout moment».
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