Une lettre de Donald Trump a été transmise à l’Iran par l’intermédiaire d’un diplomate émirati. Sans même l’avoir lue, l’ayatollah Ali Khamenei a qualifié de «tromperie» l’offre américaine de négociations. Téhéran reste sur ses gardes et exige la levée des sanctions.
Donald Trump a déclaré avoir envoyé une lettre à Khamenei proposant des négociations nucléaires. Il a également averti qu’il y avait «deux manières de gérer l’Iran : militairement ou par un accord».
La lettre a été remise le 12 mars au ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghtchi par Anwar Gargash, conseiller diplomatique du président des Émirats arabes unis.
Alors que les deux diplomates se rencontraient, Ali Khamenei, guide suprême de la République islamique iranienne a déclaré à un groupe d’étudiants que l’offre de négociations de Trump était «une tromperie de l’opinion publique», ont rapporté les médias d’État. «Quand on sait qu’ils ne l’honoreront pas, à quoi bon négocier ?» a déclaré Ali Khamenei, précisant qu’il n’avait pas encore vu la lettre.
L’Iran sur ses gardes
Dès le jour de son investiture, le président américain a rétabli sa politique dite de «pression maximale» sur l’Iran, ajoutant de nouvelles sanctions contre son secteur pétrolier et menaçant de recourir à la force.
L’Iran se montre extrêmement méfiant à l’égard de Donald Trump, notamment en raison de sa décision fracassante de 2018 de retirer les États-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien. Cet accord, négocié par son prédécesseur Barack Obama, avait été conclu en 2015 après des années de pourparlers impliquant la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Russie et la Chine.
Le texte prévoyait un allègement progressif des sanctions internationales et la possibilité pour l’Iran de bénéficier d’investissements occidentaux en échange d’un strict encadrement de son programme nucléaire. Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Téhéran respectait alors ses engagements. Toutefois, le retrait américain a précipité l’effondrement de l’accord : Washington a rétabli ses sanctions économiques, mettant à mal l’économie iranienne, déjà fragile. Depuis, le pays est en proie à une hyperinflation persistante et à une dépréciation continue de sa monnaie face au dollar.
D’après le Centre iranien des statistiques, un organisme officiel, les prix ont enregistré en février une hausse de plus de 36 % sur un an, tandis que le dollar s’échange sur le marché noir à près de 930000 rials, un niveau proche de son record historique. Face à cette crise, l’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la République islamique et détenteur du pouvoir ultime sur les grandes orientations stratégiques du pays, avait averti dès février que le gouvernement ne devait «pas négocier» avec l’administration Trump, évoquant l’échec de l’accord précédent pour mettre en garde contre toute nouvelle tentative de dialogue avec Washington.
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