Des discours du Führer, traduits et réinterprétés en anglais, font un tabac sur les réseaux sociaux. Tout comme des vidéos promotionnelles de l’idéologie nazie…
Il fallait être bien naïf pour penser que l’irruption de l’intelligence artificielle (IA) serait uniquement synonyme de progrès et de progressisme. Toute médaille ayant son revers, il aurait été bien étonnant que les néonazis ne s’emparent pas un jour ou l’autre de ces précieux outils. Point Godwin? Non, triste réalité.
Comme l’illustre le quotidien The Washington Post, les extrémistes de droite version 2024 utilisent désormais les outils basés sur l’IA afin de redonner vie à Adolf Hitler et de lui permettre de s’exprimer sur les réseaux sociaux. Objectif: répandre l’idéologie nazie, tout en faisant passer le dictateur allemand pour un être incompris, bien aidés en cela par les algorithmes…
Le journal américain se base sur une étude publiée le 22 septembre par l’Institut pour le dialogue stratégique (ISD), un groupe de réflexion britannique à but non lucratif, et titrée ainsi: «Les contenus glorifiant Hitler se multiplient en ligne dans un contexte de révisionnisme historique croissant.» Les analystes de ce laboratoire d’idées indépendant y exposent comment une nouvelle vague de propagande extrémiste est en train d’envahir progressivement internet.
Peu de vidéos, mais des algorithmes conciliants
Sur les principaux réseaux sociaux, une poignée de vidéos a percé: on y entend des discours d’Adolf Hitler traduits en anglais. Pour ses partisans, nul besoin de se fatiguer à inonder les plateformes de centaines ou de milliers de contenus. «Seulement sept vidéos de discours d’Adolf Hitler générées par l’IA sur YouTube, publiées en 2024, ont été visionnées 6,9 millions de fois», indique par exemple le rapport.
Il faut dire que, comme cela a été démontré plus d’une fois, les contenus extrémistes sont abondamment mis en avant par certains algorithmes. C’est par exemple le cas des discours masculinistes, mais le révisionnisme et le négationnisme ont également tout loisir de se développer sur les réseaux sociaux, qui leur laissent le champ libre pour devenir des sujets viraux.
Comme le souligne le média en ligne Futurism, certains groupes extrémistes n’ont pas attendu 2024 pour utiliser les plateformes et l’intelligence artificielle à des fins de propagande. Le groupe État islamique y a eu recours afin de produire des vidéos glorifiant les tueries de masse et les actes de terrorisme en tous genres. Pas étonnant: les outils permettant de créer des deepfakes visuels et des voix clonées sont facilement disponibles, à des coûts dérisoires.
Les quelques chiffres fournis par l’ISD donnent la nausée. Rien qu’en 2024, les contenus générés par l’IA qui donnent à entendre Adolf Hitler en anglais, tentent de le réhabiliter ou s’adonnent à sa glorification ont déjà été visionnés plus de 50 millions de fois sur YouTube, TikTok, Instagram et X (anciennement Twitter). S’y ajoutent 24,8 millions de vues sur des publications pro-Hitler ou incluant une iconographie nazie, sur Instagram, TikTok et X, seulement depuis le 13 août.
Les chercheurs et chercheuses ajoutent que X est le réseau social qui donne le plus facilement accès à ce type de contenus. Aucune modération (ou presque) n’y étant exercée, les discours d’Adolf Hitler reconstitués en anglais grâce à l’IA y pullulent et peuvent même être accompagnés de visuels montrant le dictateur nazi. Sur les autres plateformes et en premier lieu TikTok, les mêmes sons s’accompagnent plutôt d’images de jeunes influenceurs occidentaux, de paysages ou de symboles religieux, histoire d’échapper aux contrôles. Bref, la haine en ligne –et en particulier l’antisémitisme– a de beaux jours devant elle.
#L039IA #ressuscité #Adolf #Hitler #l039extrême #droite #n039hésite #pas #l039utiliser #pour #séduire #les #jeunes #korii.slate.fr
Leave a comment