Les jours raccourcissent et vous vous sentez déprimés? Une simple montre connectée pourrait vous aider

C’est inéluctable. Les jours raccourcissent, il pleut, il fait de plus en plus froid et bientôt le changement d’heure –cette année, dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 octobre 2024– viendra nous mettre à toutes et tous un gros coup derrière la nuque. Même quand il y a du soleil, nous nous enfermons forcément plus l’hiver que l’été et c’est là tout le problème. Une étude publiée le 25 septembre dans la revue PLOS Mental Health et reprise par le média en ligne New Atlas, explique que surveiller de près le temps que l’on passe par jour au soleil, ainsi que l’activité physique qui y est souvent liée, peut avoir un réel impact sur notre bien-être mental.

Dans le monde, on estime que plus de 410 millions de personnes seraient touchées par ce genre de troubles dépressifs. La dépression saisonnière, ou trouble affectif saisonnier (TAS), s’installe surtout en automne et en hiver, là où la durée d’ensoleillement est la plus courte. Sous-genre des troubles dépressifs majeurs ou bipolaires, le TAS n’affecte pas tout le monde de la même manière, mais reste une vraie maladie qui doit être prise au sérieux et qui pourrait avoir un remède très simple: sortir prendre l’air. Alors certes, on vous déconseille de dire à un ami dépressif «roooh, c’est rien, sors marcher un peu», mais en gros, c’est ce qu’il faudrait faire.

Aux États-Unis, Oleg Kovtun et Sandra J. Rosenthal, deux chercheurs de l’université Vanderbilt de Nashville (Tennessee), ont équipé de montres connectées vingt-trois cobayes souffrant de dépression et trente-deux n’en souffrant pas. Équipés d’accéléromètres, les appareils étaient spécifiquement configurés pour suivre l’activité physique des individus étudiés. Plus on s’éloigne de l’équateur et plus les personnes souffrant de TAS sont nombreuses, l’étude a donc été menée sur des sujets recrutés à l’université de Bergen, en Norvège.

Après deux semaines d’étude, les chercheurs ont pu établir un lien entre la lumière du soleil, l’activité physique diurne et la dépression. Les personnes qui ne sortaient pas et bougeaient peu la journée en hiver étaient plus déprimées. Un bilan finalement peu surprenant, puisque certains symptômes de la dépression, à savoir la perte de motivation et d’envie ou encore la diminution d’énergie, poussent à l’apathie et donc à entrer dans un cercle vicieux: pas de sorties, pas de soleil, pas de sport.

Briser le cercle vicieux

«Les individus souffrant de troubles affectifs saisonniers ne reconnaissent peut-être pas encore le schéma de leur maladie, notent Oleg Kovtun et Sandra J. Rosenthal. L’un des objectifs de notre étude est de motiver le développement d’outils numériques pour aider les cliniciens et aider les personnes concernées à mieux gérer leurs symptômes.» Pour sortir du cercle vicieux ou essayer d’en atténuer les symptômes, les scientifiques affirment que surveiller son activité physique et son niveau d’ensoleillement grâce à une montre connectée pourrait avoir un effet bénéfique, en incitant le patient à agir.

Ces données peuvent également être utiles aux médecins, afin de mieux comprendre le lien entre tous ces facteurs et leur effet sur la santé mentale. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à plus de 350 millions le nombre de personnes atteintes de troubles dépressifs majeurs dans le monde et plus de 60 millions souffrant de troubles bipolaires. Près d’un tiers d’entre elles seraient touchées par une variation saisonnière de leurs symptômes, soit environ 135 millions de patients.

D’une part, cette étude confirme que la lumière du soleil et l’activité physique sont deux facteurs-clés dans le traitement de cette maladie, ce dont on se doutait un petit peu. D’autre part, elle prouve qu’une simple alerte d’un dispositif connecté comme une montre intelligente peut être un stimulus incitatif suffisant pour déclencher une réaction chez le patient et ainsi améliorer considérablement sa qualité de vie en atténuant les symptômes de la dépression.