Les compagnies aériennes suivent-elles le rythme d’un été record ?

Voyages retardés, vacances annulées, vols impossibles, frontières fermées… Le Covid-19 a eu un effet désastreux sur le tourisme mondial. Maintenant que les restrictions ont été assouplies, les vacanciers peuvent enfin éliminer cette envie de voyager qui les démange depuis trois ans. A tel point que l’été 2022 a été surnommé « l’été de la revanche » par certains médias.

Selon l’US Travel Association, 85 % de la population aux États-Unis souhaite voyager cet été, dont 48 % pour plus de deux semaines. Après des étés frustrants, les vacanciers devraient également dépenser plus que d’habitude.

Les voyagistes en Europe constatent également une forte reprise des réservations, encore plus nombreuses qu’avant la crise. C’est une excellente nouvelle pour l’industrie du tourisme, mais il y a un hic : les compagnies aériennes ne sont pas sûres de pouvoir suivre le rythme.

Au plus fort de la crise, les compagnies aériennes ont réduit leurs effectifs pour faire des économies. Seulement, à mesure que les affaires reprennent, ils essaient tous d’embaucher en même temps, alors que le secteur a perdu de son attrait. Et cela ne s’applique pas seulement aux équipages de conduite. Orly en Roissy a 4 000 postes à pourvoir, principalement pour des techniciens de maintenance.

La revanche est un plat qui se mange froid

Résultat : Durant le long week-end de l’Ascension, les aéroports ont eu du mal à assumer la reprise. Soyez témoin de la situation chaotique à l’aéroport Schiphol d’Amsterdam, l’un des plus fréquentés d’Europe, où d’énormes files d’attente se sont développées en raison du manque de gardes et de bagagistes.

Même scénario de l’autre côté de l’Atlantique, où les États-Unis ont célébré le Memorial Day : pas moins de 2 800 vols ont été annulés ce week-end. Si une partie de ce marasme est à attribuer au mauvais temps, le manque de personnel est désolant.

Ce gâchis pourrait être un avant-goût de ce à quoi les voyageurs peuvent s’attendre cet été. Selon le cabinet d’analystes aéronautiques Cirium, la capacité de vols intérieurs des six principales compagnies aériennes aux États-Unis sera inférieure de 8,3 % à celle de 2019 pour le mois de juin et de 6,6 % pour le mois de juillet.

Selon Bloomberg, les passagers sont également jusqu’à deux fois plus susceptibles de voir leur vol retardé. Cet été, si vous le pouvez, préférez le train.