Selon les conclusions de la commission d’enquête mise en place après l’échec du lancement du missile en décembre, un col de tuyère de fabrication ukrainienne qui n’est pas assez solide est à l’origine de l’incident.
L’échec du premier vol commercial de la fusée européenne Vega-C en décembre 2022 est dû à la détérioration d’un composant ukrainien au niveau du moteur Zefiro-40, selon les conclusions d’une commission d’enquête présentées à la Commission le 3 mars la presse par l’Agence spatiale européenne (ESA).
Le vol du 21 décembre s’était déroulé sans heurts jusqu’à peu de temps après l’allumage du moteur Zefiro-40 du deuxième étage de la fusée, a déclaré Pierre-Yves Tissier, directeur technique d’Arianespace et coprésident de la commission d’enquête. Le moteur, censé fonctionner à pression constante, a enregistré une chute continue de cette pression dans sa tuyère au point que, trois minutes et 27 secondes après le décollage, « l’accélération du lanceur est devenue quasi nulle », comme décrit en détail.
L’ordre de détruire le lanceur, construit par l’italien Avio, a alors été donné alors que Vega-C était au-dessus de l’océan Atlantique, entraînant la perte de deux satellites d’observation de la Terre d’Airbus, Pleiades Neo 5 et 6.
Érosion thermomécanique inattendue
La commission d’enquête mandatée par l’ESA, l’autorité de développement des lancements, et Arianespace, son exploitant, a conclu que la perte de charge était due à la détérioration du col de la tuyère, qui dirige et régule les gaz de combustion vers cette dernière. Ce col d’embout buccal, une pièce en composite de carbone fabriquée par la société ukrainienne Youznoe, ne pouvait pas résister aux énormes pressions et températures allant jusqu’à 3 000 degrés. Pierre-Yves Tissier a évoqué une « érosion thermomécanique inattendue » de cette pièce, due à un manque d’homogénéité du matériau.
La commission d’enquête n’a pas remis en cause la conception et le développement du lanceur, mais a recommandé une série de mesures pour assurer la fiabilité future de Vega-C. Le patron de l’ESA, Josef Aschbacher, a néanmoins reconnu « des faiblesses dans le système » tout en faisant état d’un « plan d’action très clair » pour « sortir plus fort de cette crise ».
Ce plan vise à fiabiliser le col de tuyère en utilisant un matériau différent, fourni par Arianegroupe, ainsi qu’une nouvelle phase de qualification du moteur Zefiro 40, et enfin des mesures pour fiabiliser la chaîne d’approvisionnement pour la production du lanceurs à assurer.
L’ESA s’attend à un lancement commercial de Vega-C d’ici la fin de 2023. La fusée pourrait transporter le satellite d’observation de la Terre Sentinel 1-C comme charge utile. Comme signalé Les échosle Centre national d’études spatiales (CNES) a demandé des comptes à l’ESA, non satisfait de conclusions purement techniques.
Dans un courrier du 28 février à l’agence européenne, le CNES a donc réclamé l’ouverture d’une enquête interne sur la gestion de projets au sein de l’ESA, s’étonnant que la fabrication d’un composant aussi sensible ait été confiée à une entreprise ukrainienne sans avoir effectué toutes les contrôles nécessaires. « Le fait que ni l’industrie ni l’agence n’aient vérifié que le processus de fabrication de Youznoe est correctement qualifié est en soi un problème majeur », déplore l’agence française.
#vol #fusée #VegaC #échoué #raison #dun #composant #ukrainien #selon #lAgence #spatiale #européenne #francais.rt.com
Leave a comment