Le chef de la diplomatie ukrainienne se rendra à Pékin le 23 juillet sur fond de désaccords sur l’issue du conflit

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, se rendra du 23 au 25 juillet en Chine, afin d’évoquer des négociations de paix. Cette visite intervient alors que la Chine a critiqué l’absence de la Russie au sommet sur l’Ukraine en Suisse.

«Le principal sujet de discussion sera la recherche de moyens pour arrêter l’agression russe, et le rôle de la Chine pour arriver à une paix durable et juste», a indiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères dans un communiqué ce 22 juillet, annonçant la visite à Pékin du chef de sa diplomatie, Dmytro Kouleba. Les autorités chinoises ont quant à elles confirmé la venue de M. Kouleba. 

«Pour nous, le plus important sont nos relations avec la Chine», a de son côté balayé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, interrogé sur cette visite diplomatique. Moscou insiste sur les très bons rapports et le partenariat stratégique entre les deux pays.

Ces propos interviennent alors que Volodymyr Zelensky, la semaine passée, a admis pour la première fois la participation de représentants russes à un sommet pour la paix. Une éventualité accueillie avec réserve par Moscou. Le Kremlin a ainsi déclaré ne pas être en mesure de juger cette proposition, l’estimant insuffisamment concrète.

Pékin dénonce les contradictions occidentales 

Une ouverture qui intervenait quelques semaines après les vives critiques chinoises visant le sommet en Suisse des 15 et 16 juin derniers. Pékin avait refusé l’invitation en raison de l’exclusion de la Russie.

Zelensky avait alors accusé la Chine, le 2 juin, d’être devenue «un outil entre les mains de Poutine». «Ne pas participer à la conférence ne veut pas dire que l’on ne soutient pas la paix», avait rétorqué la diplomatie chinoise, ajoutant : «même si certains pays décident de participer à la conférence, cela ne veut pas forcément dire qu’ils espèrent un cessez-le-feu et la fin des combats.

Revendiquant la neutralité face au conflit ukrainien, la Chine a resserré ses liens avec Moscou depuis 2022. En février 2023, Pékin a publié une proposition de règlement du conflit en 12 points, impliquant le respect de la souveraineté, l’ouverture de négociations de paix et la levée des sanctions unilatérales. Une initiative saluée par la Russie, qui a salué la volonté chinoise de comprendre les causes du conflit et de prendre en compte les intérêts de chaque partie.

Pékin appelle en effet à prendre en compte les préoccupations de sécurité de Moscou, et reproche aussi aux capitales occidentales et à l’OTAN de jeter de l’huile sur le feu du conflit ukrainien.

Zelensky reverra-t-il sa copie ?

Pour l’heure, les demandes ukrainiennes restent rigides. Zelensky a posé plusieurs conditions à la paix depuis 2022, évoquant notamment le retrait des forces russes des régions que l’Ukraine revendique encore, dont la Crimée rattachée en 2014 par référendum à la Russie. Des principes jugés irréalistes par la Russie.

Dans un discours de politique étrangère prononcé le 14 juin, le président russe avait indiqué que des négociations avec l’Ukraine pourraient être entamées dès lors que celle-ci retirerait ses troupes des Républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL) ainsi que des régions de Zaporojié et de Kherson, et accepterait d’opter pour un «statut neutre – non aligné, non nucléaire», évoquant aussi une «démilitarisation», une «dénazification» et une levée des sanctions contre la Russie.