L’Algérie, hôte du 31e sommet de la Ligue arabe, s’apprête à remporter un succès diplomatique

Malgré des divergences d’opinion entre les États membres de la Ligue arabe sur diverses questions. Alger, de retour sur la scène diplomatique, souhaite que ce sommet se termine dans un esprit de consensus.

De retour sur la scène diplomatique internationale depuis l’élection d’Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie accueillera les 1er et 2 novembre le 31e sommet de la Ligue arabe, le premier depuis trois ans en raison de la pandémie de Covid-19. Une date très symbolique pour l’Etat algérien, puisqu’elle coïncide avec le 68e anniversaire du déclenchement de la guerre d’indépendance.

La politique étrangère algérienne est passée à l’offensive aux niveaux régional, africain et arabe

Dans ce contexte, Alger entend faire de ce sommet un succès diplomatique, malgré les divergences de vues entre les 22 Etats qui composent l’organisation, notamment sur la Syrie et la Libye, et le rapprochement de certains Etats avec Israël. « La politique étrangère de l’Algérie est passée à l’offensive aux niveaux régional, africain et arabe », analyse pour l’AFP Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam) à Genève.

Outre les États membres représentés à différents niveaux, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev prend part à ce sommet, Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres ou même le Le président sénégalais et actuel président de l’Union africaine en tant qu’invité d’honneur.

Soutien russe à la Ligue arabe

Après avoir réussi à unir les factions palestiniennes rivales par « un accord de réconciliation » à la mi-octobre, Alger entend poursuivre cette dynamique : « Nous avons fait un travail sans précédent [en amont du sommet] et établir un nouvel ordre du jour basé sur le consensus entre les ministres arabes des Affaires étrangères [pour] faire de la session d’Alger du sommet arabe une session de renouveau et de renouveau », a déclaré le 31 octobre le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra lors d’un entretien avec la chaîne Al Arabiya.

C’est également dans ce cadre institutionnel que l’Algérie a exprimé sa volonté de jouer un rôle important dans la résolution de divers conflits et problèmes au niveau régional. Un mécanisme d’action auquel la Russie souscrit.

« Les objectifs d’assainissement de la situation internationale et de lutte contre les menaces et les défis de notre temps nécessitent sans aucun doute la coordination des efforts collectifs et rendent les structures multilatérales représentatives telles que la Ligue arabe beaucoup plus sollicitées », a écrit le président russe Vladimir. Poutine dans une lettre adressée aux participants.

« Le monde traverse de graves changements politiques et économiques. Le processus de développement d’un système multipolaire de relations internationales, fondé sur les principes d’égalité, de justice et de respect des intérêts légitimes de chacun, prend de l’ampleur. Les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, avec une population totale de près de 500 millions d’habitants, jouent un rôle de plus en plus important dans ce processus », a-t-il également souligné.

Institution fondée en 1945, la Ligue arabe et ses éventuelles réformes seront sans doute au centre des discussions. A ce titre, comme le note APS, Ramtane Lamamra a annoncé que le président Abdelmadjid Tebboune en proposerait quelques-unes pour rendre cette organisation plus efficace.

Malik Asher