Le dernier rapport d’une ONG met en lumière l’étendue du problème.
À l’échelle mondiale, 736 millions de femmes auraient déjà été victimes d’une forme de violence, soit une sur trois, le plus souvent de la part d’un proche ou d’un inconnu. Selon un nouveau rapport de l’ONG néerlandaise Rutgers International, relayé par le magazine Fast Company, ces violences s’exerceraient de plus en plus en ligne.
Partagé avec le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, situé à Genève (Suisse), le rapport a été rédigé en collaboration avec plusieurs organisations venant en aide aux femmes en Indonésie, au Liban ou encore en Ouganda. Il révèle que les agresseurs s’emparent des nouvelles technologies pour étendre en ligne le champ d’action de leurs violences sexistes et de leur contrôle sur des femmes et des jeunes filles.
Pourtant, ces violences «dématérialisées» sont souvent minimisées et les victimes ne savent pas toujours comment réagir. En Ouganda, seulement 53% des femmes savent qu’il est tout à fait possible de signaler ce genre de faits aux autorités.
Autre difficulté: en dépit de l’avis des experts, ces mêmes autorités ne prennent pas toujours au sérieux la gravité des violences numériques. Il faut dire que les lois n’aident pas et le rapport révèle des faits totalement sidérants. Ainsi, certaines femmes victimes du partage non consenti de leurs photos intimes ont été poursuivies en vertu des lois contre la pornographie dans leur pays. Et ce, à la place des hommes responsables du délit.
Une violence minimisée, mais marquante
Porter plainte quand on peut le faire, c’est bien. Mais encore faut-il avoir conscience d’être victime. La «violence de genre facilitée par la technologie» est un phénomène qui touche de nombreuses femmes sans qu’elles ne le sachent forcément. Selon Loes Loning, chercheuse chez Rutgers International, le travail de l’ONG tente avant tout de sensibiliser à ce phénomène.
Du harcèlement aux agressions, les violences en ligne regroupent différents types d’abus. Dans le monde entier, 38% des femmes signalent subir des violences en ligne et 85% disent en avoir été témoins, signe de l’ampleur du problème.
Ces violences ne sont pas anodines et affectent les victimes sur le long terme. Il y a peu de chances qu’elles se rendent à nouveau sur les plateformes où elles ont été malmenées, par peur de devoir faire face à la même situation. Or, se couper de ces plateformes est pénalisant pour elles et peut représenter un obstacle sur le plan professionnel.
Abaad, une organisation à but non lucratif basée au Liban et qui a travaillé sur le rapport, a collaboré avec Meta afin de mettre en lumière les difficultés rencontrées par les utilisatrices des réseaux sociaux du groupe. Kinda Majari, coordinatrice de programme chez Abaad, explique: «Lorsque ces entreprises de la tech sont disposées à écouter les personnes qui viennent en aide aux victimes, […] elles sont en mesure de mieux comprendre le contexte dans lequel leurs produits sont utilisés.» Et donc d’agir contre les coupables.
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