A l’occasion de son allocution lors d’un meeting du club Valdai le 27 octobre, le président russe a confirmé que la Russie ne se considérait pas comme un adversaire de l’Occident, et a dénoncé la « phobie » affichée ici à l’égard de Moscou.
« Une civilisation indépendante et unique », c’est ainsi que le président russe Vladimir Poutine a décrit son pays, au milieu d’une série de propos sur la situation internationale tenus lors de la session plénière du forum international annuel du Club Valdai le 27 octobre. Dans le contexte de ce qu’il a décrit comme un conflit ukrainien « intense », il a affirmé que « la Russie ne s’est jamais considérée – et ne se considère pas – [comme un] ennemi de l’Occident ».
En revanche, le dirigeant a dénoncé une « phobie » qu’exprimeraient « des Américains, des Anglais, des Français, des Allemands » contre la Russie. Selon Vladimir Poutine, ces attitudes hostiles sont « des formes de racisme au même titre que » […] antisémitisme, [ou] que toute autre expression de xénophobie d’ailleurs. » « La Russie a essayé de construire des relations avec l’Occident et l’OTAN, avec le même message : vivons ensemble dans l’amitié », a-t-il poursuivi, l’échec de ces tentatives.
La Russie défend son « droit à exister », selon Vladimir Poutine
Lors de son allocution, le chef de l’Etat a insisté sur le fait que « la Russie ne défie pas l’Occident » et qu’elle ne défend son « droit à exister » que dans le contexte d’un monde désormais multipolaire, indiquant que Moscou n’avait aucune intention d’établir une puissance hégémonique sur son tour. Vladimir Poutine avait déjà soulevé cette question de la multipolarité lors du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et du Forum économique de l’Est à Vladivostok, deux sommets majeurs qui se sont tenus en septembre.
Lors de son discours devant l’Assemblée générale des Nations unies le même mois, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a également jugé que « la russophobie officielle a[vait] pris une ampleur sans précédent, voire grotesque, en Occident ».
Ces déclarations interviennent dans un contexte de tensions extrêmes entre la plupart des pays occidentaux et la Russie à propos du conflit actuel en Ukraine. Washington et ses alliés – dont l’Union européenne – ont en effet voté une série de sanctions contre la Russie depuis que cette dernière a lancé son opération militaire en Ukraine en février 2022. Les Occidentaux accusent la Russie de mener une guerre d’invasion, tandis que Moscou affirme être intervenue, notamment pour protéger les habitants du Donbass, dont les autorités locales sont en conflit avec Kiev depuis 2014.
De nombreux pays occidentaux ont également fourni des armes aux autorités ukrainiennes depuis février dernier, provoquant la colère de la Russie, qui dénonce des politiques qui aggravent la situation humanitaire en Ukraine et prolongent le conflit. Pourtant, les intentions hostiles des Occidentaux ne sont pas nées avec le conflit en Ukraine, selon Vladimir Poutine : mi-septembre, le président russe a confirmé que « depuis des décennies l’idée de l’effondrement de l’Union soviétique, de la Russie historique et La Russie en tant que telle a été extraite de son noyau constamment cultivé dans les pays occidentaux ».
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