La Russie déploiera des armes nucléaires tactiques en Biélorussie, annonce Vladimir Poutine

En réponse à la livraison d’obus à l’uranium appauvri de Londres à Kiev, la Russie prévoit de déployer des armes nucléaires tactiques en Biélorussie. Vladimir Poutine a rappelé que Washington faisait de même avec ses alliés.

La Russie déploiera des armes nucléaires tactiques sur le territoire de la Biélorussie, a annoncé le président russe Vladimir Poutine le 25 mars.

« La raison en est la déclaration du vice-ministre britannique de la Défense selon laquelle son pays allait fournir des obus à l’uranium appauvri à l’Ukraine », a expliqué le chef de l’Etat. Cependant, le président russe a ajouté que « même en dehors du contexte de ces événements », son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko avait « depuis longtemps » soulevé la question du déploiement d’armes nucléaires tactiques russes sur le territoire de la Biélorussie.

De plus, Vladimir Poutine a souligné que ce déploiement d’armes n’était pas nouveau au niveau mondial : rien de nouveau ici non plus. Tout d’abord, les États-Unis le font depuis des décennies. Ils ont déployé des armes nucléaires tactiques il y a longtemps sur le territoire de leurs alliés, les pays de l’OTAN en Europe, dans six pays. En conséquence, Moscou et Minsk ont ​​convenu de « faire de même », selon les mots de Vladimir Poutine, « sans violer [leurs] obligations internationales de non-prolifération ».

« A partir du 3 avril, nous allons commencer à entraîner les équipages. Et le 1er juillet, nous achèverons la construction d’un entrepôt spécial pour les armes nucléaires tactiques sur le territoire de la Biélorussie », a déclaré le dirigeant russe.

Le 20 mars, l’armée britannique a confirmé qu’elle fournissait des obus à l’uranium appauvri à Kiev. « Ces munitions sont très efficaces pour détruire les chars et véhicules blindés modernes », a déclaré la vice-ministre de la Défense Annabel Goldie, ajoutant qu’elles pourraient être utilisées par les chars Challenger 2 qui seront livrés à l’armée ukrainienne.

Une doctrine nucléaire russe défensive

Depuis le lancement de l’opération militaire russe en Ukraine – que Kiev et ses alliés dénoncent comme une guerre d’invasion – de hauts responsables russes ont rappelé à plusieurs reprises que la doctrine nucléaire de leur pays visait à le protéger.

Début octobre, par exemple, le chef de la diplomatie russe avait souligné que la politique de dissuasion nucléaire de la Russie était « de nature exclusivement défensive ». Quelques mois plus tôt, fin mars, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait confirmé que la Russie n’utiliserait l’arme nucléaire en Ukraine qu’en cas de « menace existentielle » contre la Russie.