Le temps presse pour Vladimir Poutine.
L’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie a entamé sa troisième année. L’occasion de faire un état des lieux des forces en présence et des dynamiques qui pourraient faire évoluer la situation dans les semaines et les mois à venir.
Côté russe, la mobilisation est totale, rappelle un article de Forbes. Toute l’attention du pays est tournée vers l’effort de guerre, qu’il soit diplomatique, industriel ou militaire. Une dynamique soutenue, mais intenable sur la durée, tant sur le plan humain que matériel.
Il y a quelques jours, nous évoquions le coût humain sidérant des combats pour l’armée russe, perdant près d’un millier d’hommes par jour ces dernières semaines. Mais le coût matériel, amorti notamment par une industrie de guerre tournant à plein régime, n’est pas négligeable.
«En vingt-six mois de combats acharnés, l’armée russe a perdu 15.300 chars, véhicules de combat, obusiers et autres armes en Ukraine, ainsi que des centaines de milliers de soldats», rappelle David Axe pour Forbes, soulignant au passage que les pertes ukrainiennes seraient environ un tiers moins grandes que celles ennemies.
L’arsenal soviétique, béquille bientôt épuisée
Malgré ces pertes, les forces armées russes n’ont jamais été aussi importantes en Ukraine. «L’armée est en fait maintenant plus grande –de 15%– qu’elle ne l’était lorsqu’elle a envahi l’Ukraine. Au cours de l’année écoulée, la Russie a augmenté sa force de troupes en première ligne de 360.000 à 470.000», indiquait le général Christopher Cavoli, commandant des forces des États-Unis en Europe, lors d’une audition devant la Commission des forces armées de la Chambre des représentants américaine, le 10 avril.
Des nouvelles recrues qui arrivent pour la plupart non préparées et qui ne survivent pas longtemps sur la ligne de front. Le Kremlin ne pourra pas tenir longtemps cette cadence meurtrière.
Côté matériel, l’industrie russe produit entre 500 et 600 nouveaux chars par an. Globalement, c’est un millier de nouveaux véhicules blindés de combat qui sortent des usines chaque année. Pas assez pour amortir le millier de chars et les quelque 2.000 véhicules de combat détruits en un an, qui plus est quand ce chiffre croît de mois en mois.
La solution trouvée par Moscou est d’aller puiser dans les stocks de véhicules entreposés depuis les années 1970 (et même avant), pour tenter de tenir le rythme. Mais ces restes de l’Union soviétique sont limités et devraient bientôt être épuisés. Les projections les plus récentes estiment qu’il ne restera plus de vieux chars à aller dépoussiérer dès la mi-2025.
Les premiers signes de cette pénurie se font déjà sentir concrètement. Les observateurs ont pu voir des véhicules russes non militaires être équipés de lance-roquettes, ou même des assauts menés à bord de camions de transport (non blindés, ou si peu) ou encore de voiturettes de golf améliorées achetées à la Chine. Pas idéal donc.
Tant que l’armée ukrainienne compte ses munitions et serre les dents en attendant l’arrivée de l’aide européenne (et de l’hypothétique aide américaine), les troupes russes continueront à gagner du terrain. Néanmoins, une fois cette aide militaire obtenue, la situation pourrait vite évoluer… et pas en faveur de Vladimir Poutine.
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