La Norvège adopte un étiquetage spécifique pour les produits des colonies israéliennes

La décision du gouvernement norvégien d’accorder une mention spéciale aux produits des colonies israéliennes dans les territoires occupés a été condamnée par l’État juif, alors même qu’Oslo insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un boycott.

Dans un communiqué de presse du 10 juin, le gouvernement norvégien a annoncé l’approbation d’un étiquetage spécifique pour les produits provenant des colonies israéliennes, une décision qu’Israël a condamnée. Selon Oslo, « les aliments provenant des territoires occupés par Israël doivent être étiquetés avec la zone d’où provient le produit et [indiquer] s’il provient d’une colonie israélienne si tel est le cas ». Aux yeux du gouvernement norvégien, l’origine « Israël » n’est appropriée que pour les produits provenant de zones sous contrôle israélien le 4 juin 1967.

La mesure s’appliquera aux zones occupées du plateau du Golan et de la Cisjordanie, « y compris Jérusalem-Est », et concernera principalement les importations de vin, d’huile d’olive, de fruits et légumes.

Israël condamne la décision norvégienne

Cependant, dans une déclaration à l’agence norvégienne NTB, la cheffe de la diplomatie du pays scandinave, Anniken Huitfeldt, a confirmé qu’il ne s’agissait « en aucun cas d’un boycott d’Israël » et que le boycott restait « une mauvaise politique ». « La Norvège entretient de bonnes relations avec Israël. Cela doit continuer », a déclaré le ministre, membre du gouvernement social-démocrate au pouvoir en Norvège.

Cette décision « affectera négativement les relations bilatérales entre Israël et la Norvège, ainsi que la pertinence de la Norvège pour faire avancer les relations entre Israël et les Palestiniens », a déclaré le ministère israélien des Affaires étrangères dans un communiqué de presse le 11 juin. La diplomatie israélienne fait ainsi allusion au rôle de médiateur dans le conflit israélo-palestinien que la Norvège tente de jouer depuis des années, l’exemple le plus marquant étant les accords d’Oslo dans les années 1990.

Ce choix d’un étiquetage spécifique avait déjà été fait par la Commission européenne en 2015, qui l’a recommandé aux États membres. Choix confirmé par une décision de la Cour de justice de l’UE en 2019 : la Norvège a rappelé que cette décision était fondée sur « le consommateur n’est pas induit en erreur par une absence d’étiquetage d’origine de certains produits ».

Sous l’administration Trump, les États-Unis ont annoncé qu’ils conserveraient le label « Israël » pour les produits provenant des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. En octobre 2021, le ministère israélien de la Construction a annoncé un programme de construction d’environ 1 300 nouvelles maisons pour les colons juifs en Cisjordanie occupée, un processus ininterrompu depuis 1967.

Le 7 juin 2022, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies dans un rapport accusait l’Etat juif d’être le premier responsable du conflit qui oppose les Palestiniens et soulignait que « mettre fin à l’occupation de territoires par Israël, en pleine conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité, reste critique ». mettre fin au cycle de violence en cours » qui frappe la région.