Est-ce que l’humanité ne viendrait pas de provoquer sa toute première pluie de météorites?
On a une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est qu’on n’aura pas forcément besoin d’envoyer Bruce Willis dans l’espace en cas de menace de collision avec un astéroïde. La mauvaise, c’est que nous ne serons pas à l’abri d’une pluie de météorites quelques mois après l’intervention, comme l’envisage une récente enquête reprise par la média en ligne Futurism.
Dans une étude à paraître dans la revue scientifique The Planetary Science Journal, une équipe de chercheurs basés en Espagne et en Italie a établi que l’impact provoqué en 2022 entre la sonde DART et Dimorphos, un satellite d’un astéroïde qui devait passer près de la Terre, a engendré des débris. Une partie de ceux-ci pourraient entrer dans l’atmosphère terrestre et provoquer la première pluie de météorites provoquée par l’être humain.
Initiée par la NASA, la mission Double Asteroid Redirection Test (DART) a permis de tester pour la première fois notre capacité à détourner de sa trajectoire un objet menaçant, en l’occurrence Dimorphos, un gros caillou de 160 mètres de diamètre comptant parmi les astéroïdes géocroiseurs, donc susceptibles de percuter la Terre. Le 26 septembre 2022, la sonde DART et ses 550 kilos ont percuté l’objet à une vitesse de 6,58 kilomètres par seconde.
La mission est considérée comme un succès avec un changement significatif de la trajectoire de Dimorphos et de sa période orbitale. Grâce à des simulations, les auteurs de cette nouvelle étude estiment que des débris de 10 centimètres de diamètre maximum vont atteindre la Terre, mais aussi Mars (pas de jaloux), à des vitesses atteignant 1 à 1.000 mètres par seconde. Les premières pluies de météorites sur Terre pourraient se produire sept ans après l’impact.
Plan anti-Armageddon
Inutile de gagner les abris, ces précipitations devraient être sans grande conséquence pour nous. «Si ces fragments de Dimorphos atteignent la Terre, ils ne présenteront aucun risque. Leur petite taille et leur grande vitesse les feront se désintégrer dans l’atmosphère, pour créer une magnifique traînée lumineuse dans le ciel», précise Eloy Peña-Asensio, ingénieur et astrophysicien de l’École polytechnique de Milan, auteur principal de l’étude et interrogé par le média spécialisé Universe Today.
Dans l’imaginaire collectif, la perspective d’être percuté par un astre de passage compte parmi les scénarios du pire pour l’humanité. Nourrie par la fiction (un astéroïde dans Armageddon en 1998, une comète pour Don’t Look Up en 2021 ou dans d’autres productions de qualité inégale), cette éventualité doit beaucoup à notre compréhension, toujours plus aigüe, de ce qui a causé l’extinction des dinosaures. On y mettra les moyens, mais on ne se fera pas avoir deux fois en 66 millions d’années par ce truc.
En 1998, le gouvernement américain, alerté par l’impact de la comète Shoemaker-Levy 9 avec Jupiter, avait chargé la NASA de se donner les moyens de recenser les potentiels objets géocroiseurs. Les statistiques aujourd’hui établies estiment à 1% de chances qu’un objet tel que Dimorphos, entre 140 mètres et 1 kilomètre de diamètre, percute la Terre. Cette statistique passe à 0,002% pour une comète ou un astéroïde de plus d’un kilomètre capable d’éradiquer la vie sur Terre. Autant dire que ça ne serait vraiment pas de bol.
On en saura davantage sur le succès de cette méthode avec les conclusions de la mission européenne Hera et de sa sonde qui partira en octobre prochain pour aller atteindre Dimorphos en octobre 2026, afin de prendre de ses nouvelles. On sera fixé sur la stratégie à adopter la prochaine fois, s’il faut ajouter une charge nucléaire au colis ou si, définitivement, il faut appeler Bruce Willis, le seul qui peut nous sortir de ce guêpier.
#NASA #percuté #astéroïde #pour #dévier #mais #ses #débris #foncent #maintenant #vers #Terre #korii.slate.fr
Leave a comment