Moins de blabla, plus d’émojis.
Depuis son entrée dans le monde du travail, la génération Z applique ses propres codes. Cette évolution se reflète notamment dans la manière dont les mails sont utilisés au travail, explique Fast Company. Habituée aux plateformes de messagerie instantanée comme Slack, cette génération trouve les échanges par courriel trop longs et souvent stressants.
Liz Giorgi, PDG de la plateforme de création de contenu e-commerce Soona, raconte: «La “slackification” du travail, qui est un type de communication beaucoup plus informel, a déteint sur notre manière de communiquer par e-mail et en a réduit l’intensité.» Ce terme fait référence à la plateforme Slack, qui permet d’échanger avec les membres de son entreprise sur une interface de type forum.
Ainsi, les jeunes travailleurs délaissent de plus en plus le courriel: une enquête menée par la plateforme d’apprentissage linguistique Babbel a révélé que 36% d’entre eux ont plus de 1.000 mails non lus dans leur boîte de réception.
Pour alléger la formalité de ces échanges, les jeunes incluent désormais des émojis, des mèmes, de l’argot et des abréviations dans leurs mails professionnels. Aux États-Unis, certains terminent même leurs messages avec des expressions comme «Over and Out» ou «Another day, another slay», dont l’utilisation est d’ailleurs devenue virale sur TikTok.
Des avantages et des inconvénients
Si cette évolution inquiète certains professionnels, d’autres s’en accommodent en rappelant l’importance de savoir adapter son style de communication à son public. Kate Walker, consultante en ressources humaines, indique: «Il y a un désir d’être efficace et un peu plus informel, je peux comprendre cela. Mais vous voulez aussi vous assurer que le destinataire est capable de comprendre ce qui est dit.» D’après elle, quel que soit le ton employé, les e-mails restent un outil de référence, surtout lorsqu’il faut archiver des documents juridiques.
Parmi les entreprises plus orientées génération Z, certaines, comme l’agence NinetyEight, choisissent d’adopter ces codes moins formels. Leurs mails sont volontairement décontractés, intégrant systématiquement des émojis pour exprimer des émotions ou des tons que les mots seuls ne peuvent pas toujours transmettre. «J’apprécie parfois de recevoir des e-mails de clients qui ont plus d’un point d’exclamation» raconte la cofondatrice de l’agence et PDG Celine Chai, qui fait elle-même partie de la gen Z.
Ce nouveau type de communication reflète un changement plus large dans le monde du travail, allant de pair avec l’affirmation de son identité et de sa flexibilité à travers le choix de tenues vestimentaires professionnelles de plus en plus décontractées. Celine Chai explique: «Beaucoup de membres de la gen Z apprécient vraiment de venir au travail tels qu’ils sont, sans avoir à jouer un rôle.» La culture de l’e-mail suit ainsi une tendance similaire.
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