Le missile russe Kinjal sous le feu des critiques.
Les magazines chinois spécialisés dans la défense sont déçus et ils le font savoir. Depuis un an, ils s’intéressent au déploiement, en Ukraine, du missile hypersonique russe Kh-47M2 Kinjal, car des systèmes de défense antiaériens américains Patriot allaient être mis à l’épreuve d’un tel projectile en conditions réelles. Mais patatras: le bilan des Kinjal en Ukraine apparaît pour le moins mitigé, raconte le magazine économique américain Business Insider.
Vendu comme «inarrêtable» par Moscou, il s’est effectivement montré capable de causer de gros dégâts, mais a aussi été à plusieurs reprises intercepté par les Patriot, quand il n’a pas tout simplement raté ses cibles. Une mauvaise nouvelle, d’autant que Pékin compte sur son propre missile hypersonique, le Dongfeng, pour lui servir lors de futurs conflits potentiels.
Depuis, des analystes militaires chinois qui écrivent pourtant sous le contrôle de leur gouvernement, allié au président russe Vladimir Poutine, ont tiré à boulets rouges sur le Kinjal. «Il existe de plus en plus de preuves montrant que ce que disent les États-Unis et l’Ukraine à son sujet est vrai», concédait ainsi le spécialiste de la défense Yin Jie dans le magazine Ordnance Industry Science and Technology en novembre dernier.
Laissez le Kinjal tranquille
Dans cet article, Yin Jie critiquait le lancement du missile par des avions volant à une trop faible vitesse et à trop basse altitude, l’imprécision du ciblage russe par satellite, le trop faible nombre desdits satellites, et le peu de Kinjal en circulation, contestant l’idée qu’il puisse être un game changer en Ukraine.
Avant cette publication, d’autres magazines chinois spécialisés dans la défense avaient déjà ouvert la voie en clashant le Kinjal. «Le Dagger [autre nom du Kinjal, ndlr] a beaucoup d’ambition mais pas assez de puissance», cinglait notamment Military Arms en juillet dernier.
«Bien que la Russie qualifie le Dagger de missile hypersonique, les analystes d’autres pays pensent qu’il est en fait une version air-sol du missile balistique tactique à courte portée Iskander», poursuivait le magazine, rejoignant l’opinion majoritaire selon laquelle le Kinjal, s’il peut atteindre le mur du son, est incapable de planer et d’effectuer des manœuvres précises à cette vitesse et n’est donc pas un «vrai» missile hypersonique. De quoi tirer tout de même quelques enseignements précieux pour d’hypothétiques guerres à venir.
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