Un visiteur photographie des poissons à l’Aquarium de Paris le 24 avril 2018. (Photo d’archive) – Christophe ARCHAMBAULT / AFP Requins, carpes, esturgeons… Ils étaient les grands oubliés du dispositif de sécurité prévu pour le feu d’artifice du 14-Juillet à Paris. Mercredi, le sort de « 13.000 poissons » laissés à leur compte depuis la veille s’est joué devant la justice, alors que l’accès à l’Aquarium de Paris est interdit. « Les animaux ne vont pas survivre dans ces conditions, on ne peut pas ne pas nourrir des poissons pendant cinq jours », a martelé l’avocat de l’Aquarium dans la petite salle du tribunal administratif de Paris, où il a déposé un recours en urgence. « J’ai des requins moi ! Si on ne leur donne pas à manger… » Dans la nuit de lundi à mardi, des barrières de « 2m50 » de haut ont délimité le périmètre de sécurité pour le feu d’artifice organisé par la ville de Paris, interdisant de fait l’accès de l’Aquarium, au Trocadéro, à ses « 200 collaborateurs ». Sans que personne n’en ait été informé, insiste Me Xavier Gerbaud. Penchés au-dessus de la table sur laquelle la juge des référés a étalé des plans du périmètre de sécurité, l’avocat et le représentant de la ville ont tenté de faire prévaloir leurs arguments. « Ils n’ont pas voulu faire dans le détail, ils sont allés tout droit » dans le tracé du périmètre, a accusé l’avocat du requérant. Résultat: l’aquarium reste fermé alors qu’à « la même distance », des restaurants ou des musées pourtant munis « de baies en verre », ne sont pas inquiétés. « Ce sont les schémas établis par l’artificier… tout ça est très technique », a essayé de balayer le représentant de la ville. « Je vais essayer de comprendre quand même », répond la juge dans un sourire. C’est la première fois, selon son conseil, que l’accès à l’Aquarium est interdit pendant plusieurs jours. Les années précédentes, il fermait de lui-même le 14 juillet. Outre la nourriture, il s’agit aussi de nettoyer les bassins, régler l’éclairage et la température, a détaillé Me Gerbaud. Et s’il devait arriver malheur aux poissons, il serait sans doute question de « salubrité publique, si nous devons ensuite évacuer 13.000 animaux morts ». Le tribunal a rendu sa décision quelques heures plus tard et ordonné à la ville « d’autoriser, sans délai, une équipe restreinte » à accéder aux lieux. Les poissons seront sauvés. Pour ce qui est des pertes financières engendrées par sa fermeture en pleine saison touristique, l’Aquarium devrait à nouveau saisir la justice.