Inflation, grèves, émeutes et morts policières : la Jordanie s’enfonce lentement dans la crise

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Trois policiers ont été tués par de violents émeutiers lors d’un raid dans le sud de la Jordanie. La hausse des prix du carburant déstabilise le royaume hachémite dans une vague de colère sans précédent.

Connu pour son calme relatif dans une région en proie à des tensions récurrentes, le royaume jordanien est secoué par un vent de fureur. Entre hausse du prix du carburant, grèves, paupérisation de la société et affrontements avec les forces de l’ordre, la Jordanie peine à relever les défis économiques et sécuritaires.

Trois policiers ont été tués lors d’un raid le 19 décembre contre “une cellule terroriste” dans le sud du pays à Maan pour neutraliser un homme accusé du meurtre le 16 décembre d’un haut responsable de la sécurité, le colonel Al-Dalabih. Selon les autorités, cinq autres policiers ont été blessés au cours de cette opération, qui a déclenché des affrontements à l’arme légère entre les suspects et la police.

Selon le communiqué de la police, l’opération s’est soldée par l’arrestation de neuf personnes, “dont quatre frères du terroriste tué”, qui étaient en possession d’armes à feu. Les autorités précisent que l’homme tué était un partisan de l’idéologie des “takfiris”, terme utilisé pour désigner les extrémistes islamistes.

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D’une crise conjoncturelle à une crise structurelle

Après l’assassinat du chef de la police le 16 décembre, le gouvernement a envoyé des renforts dans tous les gouvernorats du pays. De son côté, le souverain hachémite Abdallah II, en uniforme militaire pour les funérailles, a affirmé qu’une réponse ferme serait donnée à “quiconque utilise une arme contre l’Etat”. “Nous ne tolérerons pas la violence contre notre personnel de sécurité”, a souligné le roi de Jordanie.

Le lendemain, 17 décembre, 44 personnes ont été arrêtées pour avoir participé aux manifestations dans différentes régions du pays. Depuis début décembre, les routes sont barricadées ou bloquées par des poubelles et des pneus brûlés. Des bâtiments publics ont été incendiés.

Un vent de violence sans précédent qui secoue ce petit pays de 10 millions d’habitants, consubstantiel à la conjoncture économique. Les camionneurs et les taxis en particulier se sentent étouffés par la hausse des prix du carburant, qui ont presque doublé en un an. Manquant de ressources en hydrocarbures, la Jordanie est durement touchée par les tensions internationales sur ces marchés.

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Mais quelle que soit la conjoncture internationale, la crise jordanienne est devenue structurelle. Près d’un quart de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et environ un jeune sur deux est au chômage. Fin 2021, la dette publique s’élevait à 89,4 % du PIB. Pour atténuer les difficultés du pays, les États-Unis ont accepté en septembre dernier de fournir au royaume 10 milliards de dollars d’aide sur six ans jusqu’en 2029.

Pour résoudre la crise sociale, les autorités jordaniennes se disent prêtes à prendre en compte les revendications des manifestants. Mais la marge de manœuvre d’Amman est très limitée compte tenu des réformes imposées par le Fonds monétaire international (FMI).

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